emprunts textuels

Emprunts ou héritage bibliques
Les traditions bibliques circulaient librement parmi les premiers auditeurs  des prédications coraniques et une simple allusion suffisait à l’auditeur pour qu’il fasse les connections. Mais lorsque l’islam s’est répandu dans d’autres contextes culturels, il a fallu amener les détails manquants à ces récits allusifs, d’où les collections de hadiths Il a fallu aussi faire de même concernant la vie de Mohamed et les qussas (conteurs de rues) ont puisé dans ce pool les éléments « isra iliyyat » (de source juive ou chrétienne) pour en constituer leurs histoires.

Plusieurs de ces traditions bibliques ont donc une grande variété de transmission dans les siècles qui ont précédés l’islam et étaient bien connues dans les communautés juives et chrétiennes sous une forme ou une autre. Il y avait donc un grand pool d’histoires connues et en continuelle évolution par l’ incorporation et l’influence d’éléments de divers sources.  En ce contexte oral, il n’y a pas d’original, il y a des variantes qui sont le reflet de plusieurs performances du prédicateur en plusieurs occasions.  Par exemple la relocalisation d’événements dans un lieux proche : Abraham à la ville sainte (la Mecque)

Et l’évolution se clos au IXème siècle par une normalisation et une mise par écrit.

Puis vinrent des écrits plus élaborés les sira (vie de mohamed), tafsir (commentaires du coran), fiqh (jurisprudence islamique), tarikhs (histoire universelle) pour répondre aux questions laissées sans réponse par le coran, expliquer les passages difficiles, retrouver les détails éludés, montrer la vie de mohamed.

Les ressemblances et les différences entre les histoires du coran au sujet d’Abraham, Moïse, … et celles rapportés dans la torah et l’évangile amènent des questions inconfortables et les oulémas (Abd al Malik) finirent par bannir les qussas et dénoncer les traditions isra’iliyyat (de sources juives ou chrétiennes) si elles sont contraires au coran, en expliquant alors que la bible et l’évangile ont été falsifiés. Mais les collections « qusas al anbiya » continuèrent à recenser ces traditions.

Différentes histoires sont racontées, et plusieurs fois, dans différents contextes coraniques, mais toutes conservent un noyau commun et des variantes caractéristiques de la performance orale du prédicateur en telle ou telle occasion.

La question est de savoir si ces histoires, ces concepts et ces mots conservent leur contexte biblique et leurs relations avec d’autres concepts ou s’il s’agit de simples emprunts d’aspects superficiels, auxquels sont associées, dans le coran, des significations sans lien réel avec la pensée biblique pour servir une nouvelle fonction dans une nouvelle structure, un nouveau contexte et une nouvelle structure théologique.

Tarik Ramadan écrit : « Il faut néanmoins se méfier des analogies apparentes. Certes les histoires des Prophètes, et notamment celle d’Abraham, sont rapportées respectivement dans les traditions juive, chrétienne et musulmane, de façon semble-t-il similaire. A l’étude, on s’aperçoit cependant que les narrations sont différentes et ne présentent pas toujours ni les mêmes faits ni les mêmes leçons » (Muhammad, Vie du Prophète).

Concernant Adam, Noé, Abraham, Moïse, Joseph, Salomon, Jésus, Marie, … le coran résume souvent à l’extrême les épisodes revisitées et réinterprétées  de la thorah (genèse, exode, lévitique, deutéronome, psaumes, prophètes, …) et des évangiles, mais parfois il fait allusion à des détails qui ne sont pas dans la bible mais dans des traditions juives (talmud de Babylone, talmud de Jérusalem,  midraschs, targoum …), des apocryphes de la bible (livre d’Hénoch, livre des jubilés, …) ou des apocryphes chrétiens (ascension d’Isaïe, roman d’Alexandre, les 7 dormants d’Ephèse, évangile de l’enfance, protévangile de Jacques, …), et les chroniqueurs musulmans (Tabari dans le 1er tome de ses chroniques et al Kissaï dans sa vie des prophètes) reprennent ces épisodes plus complètement en ajoutant de même de nombreux détails empruntés à ces sources non musulmanes.

D. Sidersky dans son incontournable « Les origines des légendes musulmanes » et Leila Qadr dans le tome 1 de « les trois visages du coran» dressent un inventaire fourni de ces très nombreux emprunts démontrant d’une part la connaissance très profonde que les auteurs du coran avaient du milieu juif et d’autre part l’inspiration non divine du coran.

Les auditeurs de Mohamed, connaissant la thorah et les évangiles, le savaient bien, puisque le coran leur fait dire « Ce sont des contes d’anciens qu’il se fait écrire! On les lui dicte matin et soir! » (25 :5) « Mais ils disent : Voilà plutôt un amas de rêves ! Ou bien il l’a inventé ; Ou, c’est plutôt un poète » (21 :5) et aussi (6 :25, 16 :24, 27 :68, 46 :17, 68 :15, 83 :13).

Dans son livre vingt-trois ans Ali Dashti affirme que : « le Coran ne contient rien de neuf, c’est-à-dire aucune idée qui n’ait pas été déjà exprimée par d’autres. Tous les préceptes moraux contenus dans le Coran sont évidents par eux-mêmes et sont communément admis. Les histoires qu’il contient sont reprises telles quelles, ou avec seulement des modifications mineures, des traditions juives ou chrétiennes, que Muhammad a recueillies auprès des rabbins et des moines qu’il a rencontrés au cours de ses pérégrinations en Syrie. (…) Dans le domaine de l’éducation morale, le Coran ne peut pas être considéré comme miraculeux. Muhammad répète des principes que l’humanité avait déjà élaborés en d’autres lieux et en d’autres siècles. Confucius, Bouddha, Zoroastre, Socrate, Moïse et Jésus avaient dit des choses semblables. (…) La plupart des rites et des obligations religieuses de l’islam ne sont que le prolongement des pratiques juives que les Arabes païens avaient adoptées », d’ailleurs le coran le reconnait à plusieurs reprises : Et croyez à ce que J’ai fait descendre, en confirmation de ce qui était déjà avec vous (2 :41).

Matin et soir, avant le shémah Israël, les juifs disent : « Tu écartes la lumière devant l’obscurité et l’obscurité devant la lumière », et le Coran dit : « Il fait que la nuit pénètre le jour et que le jour pénètre la nuit » (35, 14). Les juifs disent encore : « Et nous croyons que Tu ressusciteras les morts » et le Coran : « Car l’heure arrivera on ne peut en douter et Dieu ressuscitera ceux qui sont dans les tombes » (22, 7).

Chaque Chabbat, au matin, les juifs prient : « Quand Dieu acheva de créer son œuvre [après les six jours de la création du monde] Il s’éleva et s’assit sur son trône de gloire » ; et le coran répète : « Il a créé le ciel et la terre en six jours, puis il s’est élevé sur le trône de sa gloire » .

Légendes empruntées aux textes juifs et chrétiens

Les textes repris ne marquent pas une continuité avec le récit original ce sont simplement ceux où, quitte à ajouter quelques éléments, il est possible de trouver une analogie avec la situation de Mohamed, ce qui permet de hisser ce dernier au niveau des grandes figures connues des auditeurs et de justifier tous ses actes. Ainsi ils prêchent le monothéisme, exigent l’obéissance, disent qu’ils ne sont pas des anges, qu’ils ne connaissent pas les choses cachées, que les trésors d’Allah ne sont pas à leur disposition. Ils convertissent les pauvres et non les chefs, ne demandent pas de salaire, sont traités de menteurs et de possédés du démon, menacent leurs auditeurs incrédules d’un châtiment cataclysmique envoyé par Allah, sont mis au défi de mettre la menace à exécution, et le cataclysme arrive comme annoncé. (voir notre page les messagers d’Allah)

Certains comme Noé ou Loth ne convertissent qu’une partie de leur famille, et font leur hégire en partant avec leurs convertis vers une autre province.

Noé s’adresse à son peuple pour l’avertir, et l’assemblée lui répond dans les mêmes termes que les auditeurs de Mohamed à la Mecque. L’épisode ajouté du fils de Noé, récalcitrant, correspond à Abu Lahab, l’oncle de Mohamed qui s’oppose à lui. Il s’agit par cet ajout de montrer que dieu est maitre de défaire les liens familiaux. (Jacqueline Chabbi – le coran décrypté).

En plusieurs occasions le coran dresse la liste des peuples qui, comme les contradicteurs de Mohamed, n’ont pas écouté leurs avertisseurs,  ont refusé les signes évidents prouvant la toute puissance d’Allah, et subirent une punition collective : le peuple de Noé n’a pas écouté Noé et a été noyé ; les gens d’Ar-Rass (le puit) ; Les tamud n’ont pas écouté Salih et, selon un verset, ont tué la chamelle (54 :31) ou, selon d’autres, ont taillé la roche et bâtissaient de hauts édifices (89 :13, 7 :74) ils ont été anéantis ; les Aad n’ont pas écouté Hud et ont construit des bâtiments comme s’ils devaient durer éternellement (26 :128), Pharaon n’a pas écouté Moïse et a fait construire par Haman une haute tour pour monter jusqu’à dieu (28 :38), son peuple fut noyé ; le peuple de Lot n’a pas écouté Lot et a persisté dans ses mauvaises habitudes, il a été foudroyé (15 :74); les gens d’Al-Aïka (le bosquet), d’al Hijr qui taillaient des maisons dans leur montagnes (15 :82) le peuple de Tubbaa, le peuple de Saul a  été chassé et séparé de ses familles et bien qu’il les exhorte au combat ils ont tourné le dos aux ennemis (2 :246), Elie a reproché en vain aux siens d’invoquer Baal (37 :123), enfin les fils d’Israël n’ont pas écouté leurs prophètes, ont succombé à l’idolâtrie et ont eu leur temple détruit par deux fois (17:4) et ont été dispersés. Tous traitèrent les Messagers de menteurs (50 :12-14, 38 :12). Le message récurent du coran pour inciter à suivre Mohamed est bien que tous les peuples qui ne suivent pas celui d’entre eux qui est chargé de leur transmettre le message révélé les concernant sont punis. Et quelques-uns ont évité l’anéantissement en suivant ces signes évidents, et donnent l’exemple à suivre : le peuple de Jonas a cru (10 :98) et la reine de Saba s’est convertie (27 :44).

Allah nomme les animaux (2 :30) alors que dans la genèse (2 :19) c’est Adam. Dans le Midrash Rabbah et le Parashah on trouve : « Alors il leur présenta du bétail, des animaux et des oiseaux et leur demanda leur nom, mais ils ne le savaient pas. Après avoir créé l’homme, Il les fit passer devant lui et lui demanda leur nom. Il répondit : « C’est un bœuf, c’est un âne, c’est un cheval et ça un chameau. » « Mais quel est ton nom ?» « Pour moi, je devrais être appelé terrestre, car c’est de la terre que je suis créé. » (Midrash Rabbah sur le Lévitique, Parashah 19, et Genèse, Parashah 8, et Sanhédrin 38).

Reprenant la légende du dieu mésopotamien Nergal refusant de se prosterner devant l’envoyé de la reine des enfers, Allah demande à l’ange Iblis (2 :34, 7 :12) de s’incliner devant Adam, alors que d’autre part il interdit que l’on vénère qui que ce soit en dehors de lui-même. Cela vient des apocryphes : questions de barthélémy et évangile de bartholomé et de l’apocalypse de Moïse : « Lorsque Dieu t’eut insufflé le souffle de vie et que ton visage et ta ressemblance eurent été faits à l’image de Dieu, Michel (…) sortit pour convoquer tous les anges et il leur enjoignit : »Adorez l’image du Seigneur Dieu, ainsi que l’a ordonné le Seigneur ! » (Ap. Moïse. 13)

Pour justifier son  refus (38 :75) Iblis répond : « Et comme Michel me pressait de t’adorer, je lui dis : « Pourquoi me presses-tu ? Je n’adorerai pas celui qui m’est inférieur ; je préexiste, en effet, à toute créature et j’avais déjà été créé avant que celui-là ne vienne à l’existence. C’est lui qui doit m’adorer, et non l’inverse ! » En entendant cela, les autres anges qui sont avec moi refusèrent d’adorer (Ap. Moïse 14)

Concernant la chute d’Adam, il n’y a dans le coran rien sur la tentation de devenir comme dieu, pas d’arbre de la connaissance du bien et du mal, uniquement l’arbre d’immortalité, pas de nudité sauf après avoir mangé le fruit défendu (7 :27). La Genèse ne fait aucune allusion au repentir d’Adam (2 :37), cela vient du Talmud (Erubin 18b; Abodah Zarah 8a). « Lorsque Adam vit le soleil se coucher, il dit : hélas, c’est parceque j’ai péché que le monde autour de moi devient sombre; l’univers va redevenir vide, c’est la mort à laquelle j’ai été condamné » Alors il s’assit et pleura toute la nuit ainsi qu’Eve en face de lui ». Comme Allah agréa ce repentir, on trouve là la justification du rejet du péché originel et du baptême. C’est dans l’écrit syrien, the cave of treasures,  que l’on trouve Adam et Eve habillés dans le paradis et c’est là aussi que l’on trouve le serpent leur retirer leurs habits et on y trouve encore la jalousie du shaytan et sa revendication de supériorité car il est créé du feu et pas de boue, on y trouve enfin le fait capital que dieu pardonne à Adam. En fait, dans cette épisode il n’est pas question de péché, Adam a été puni cat il n’a pas suivi la guidance d’Allah mais celle du shaytan. L’avertissement porte sur la mauvaise guidance du shaytan mais pas sur le péché des hommes. De même les prières du nôtre père et de la fatiha parlent l’un du péché l’autre de la bonne guidance.

Le sacrifice de Caïn et Abel (5 :27) vient du midrasch (Yalkout Siméoni 35)  : « Ce fut le soir de la fête de Paque. Adam appela ses enfants en leur disant : Ce soir les enfants d’Israël offriront plus tard chacun un sacrifice pascal : Vous deviez offrir aussi des sacrifices au Créateur. Caïn choisit des graines de qualité inférieure, mais Abel apporta le meilleur de son bétail, des brebis non tondues. »

Le dialogue entre Caïn et Abel (5 :31-32) n’est qu’évoqué par la bible (Genèse, 4 :4-5) et vient du Targaum Jéruschalmi.

L’épisode du corbeau (5 :34) est tiré du Midrasch Tanhuma (Beresit, 10) : « Lorsque Caïn tua Abel, ce dernier était resté couché par terre et Caïn ne savait comment faire. Dieu y fit passer deux oiseaux se bataillant; l’un tua l’autre, puis, creusa avec ses pattes un trou dans le sol et y enterra le mort. S’inspirant de cet exemple, Caïn creusa dans la terre et y ensevelit Abel ».

Selon 29 :13-14, Noé a vécu 950 ans avant le déluge ; Pour la bible ces 950 ans correspondent à l’âge qu’avait Noé lorsqu’il est mort  (Genèse 9 :29).

La mention de l’Eau bouillonnante dans le four de Noé pour annoncer le déluge (11 :40, 23 :27) vient du midrasch (génèse-Rabbah, 28 :9) :  « Chaque goutte d’eau que Dieu fit tomber sur eux, il la portait à l’ébullition dans l’enfer avant de la faire descendre sur eux » .

Dans le déluge du coran, il n’y a pas de pluie, mais un débordement des sources et pas non plus de 40 jours de navigation.

Selon les Musulmans, Noé avait quatre fils : Sem, Cham, Japhet et Chanaan. Les trois premiers avaient cru à la parole de Noé; mais le quatrième, Chanaan, était resté infidèle (11 :42)  Selon la Bible, Noé n’avait que trois fils, et Chanaan était son petit-fils, soit le quatrième fils de Cham. Le Midrasch (Tanhuma, Noé, 15) rapporte que « Tant que Noé habitait l’arche, il s’est dit: Je souhaite que mes fils aient des domestiques pour les servir (comme eux-mêmes servent actuellement leur père). Mais une fois sorti de l’Arche, les enfants que je vais engendrer dans la suite, je les obligerai à servir leurs frères aînés.  Il dit ensuite à l’un d’eux (à Cham) : Puisque tu ne m’as pas laissé engendrer un quatrième fils qui serait devenu serviteur, c’est ton quatrième fils à toi, Chanaan, qui sera serviteur. Et il ajouta : Maudit soit Chanaan! » (Genèse, 9 :25). «Ceci s’explique par le fait, rapporté par certains maîtres (Talmud Babli ; Sanhédrin, 70a), que Cham avait châtré son père pendant qu’il dormait profondément, à la suite de son enivrement » (Genèse, 9 :21).

Selon 6 :74 le père d’Abraham s’appelle Azar, la bible le dit fils de Terah.

Selon 21 :68-71, dieu a sauvé Abraham du brasier ou le roi Nemrod l’avait jeté. Dans la Bible (Genèse 11 :31), il est écrit qu’Abraham est sorti de la ville d’Ur en Chaldée : « UR » (qui est le nom de la ville) a été traduit par « OR » (qui signifie « feu »). Cette fable est construite sur la base d’une vieille erreur de traduction ainsi le Midrasch haggadol (11 :28) raconte que « Lorsque Nemrod devint roi, il se déclara étant Dieu, obligeant tous ses peuples, par la terreur, à venir se prosterner devant lui et l’adorer. Lorsque le patriarche Abraham vint au monde, les magiciens et devins de Nemrod lui dirent : En ce jour est né un enfant qui gouvernera le monde, qui fera disparaître les royautés existantes et qui te détrônera. Si tu le désires, va prendre cet enfant chez son père en échange d’une grosse fortune, et tu le feras ensuite disparaître du monde. Tharé, père d’Abraham, étant parmi les assistants leur dit : Votre proposition ressemble aux paroles de celui qui dit à son mulet : Va disposer d’un sac plein d’avoine et, en échange, je te couperai la tête. A quoi servira une grosse fortune offerte au père dont on tuera l’héritier ? Ils lui répondirent : on voit par ton discours que c’est bien toi le père de l’enfant en question. . . » Que fit Taré ? « II cacha dans une caverne son fils Abraham et sa nourrice, où ils restèrent trois ans. Au bout de ce temps, Abraham sortit et, tout jeune qu’il fût, il reconnut le créateur et l’adula avec conviction. Tharé était prêtre païen et il vendait des idoles aux gens du  peuple…  Un jour, on dénonça Abraham devant Nemrod, lequel le fit venir… Abraham lui dit : habituellement, le soleil se lève à l’orient et se couche à l’occident. Commande donc au soleil que pour demain il se lève à l’occident et se couche à l’orient, et je déclarerai alors que c’est toi qui es Dieu et que tu n’as pas ton semblable sur terre … Abraham lui dit encore : Ne sois pas étonné que je ne te considère pas comme Dieu, mais seulement comme le fils de Cousch. Et si tu étais Dieu, pourquoi n’as-tu pas sauvé ton père de la mort ?… Sur l’ordre de Nemrod, on lia Abraham pour le jeter au feu. Et tout le peuple apporta du bois pour allumer un bûcher énorme. On y jeta Abraham, mais les flammes et les charbons ardents ne touchèrent point son corps. Quand le patriarche sortit du feu sain et sauf, tous les gens amenaient leurs enfants, fils et filles, pour les mettre sur ses genoux, en lui disant : Heureux Abraham, conduis-nous dans ta voie ! suivant la parole du psalmiste (Psaumes, 47 :9) : Les princes des peuples se rassemblent pour former à leur tour un peuple du Dieu d’Abrabam. »

« Abraham se demande si le soleil, la lune, etc. sont des dieux, et répond par la négative parce qu’ils disparaissent à certains moments » (4 :74-78). Cela vient du talmud (Bereshit Rabbah 38 et Bereshit Rabbah 13).

L’épisode de Mohamed détruisant les idoles de la kaaba, sauf une, rappelle curieusement le Midrasch (Genèse-rabbab, 38 :19) « Tharé était idolâtre et marchand d’idoles. Un jour il partit en voyage et délégua Abraham dans ses fonctions de vendeur. Ce dernier en recevant un acheteur, il lui demanda son âge. Soixante ans, répondit le client. Malheur à l’homme âgé de soixante ans de se prosterner devant un objet fabriqué en un jour ! s’écria Abraham, et l’acheteur partit honteux. Un jour, arriva une femme qui apportait un plat de pâtisserie. Place-le devant elles, recommanda-t-elle. Abraham prit un bâton, cassa les idoles et plaça ensuite le bâton dans les mains de la plus grande d’entre elles. Lorsque son père arriva, il lui demanda : Qui a fait cela ? Abraham répondit : Inutile de mentir. Une femme est venue avec un plateau de pâtisserie, qu’elle me recommanda de placer devant les idoles. A peine l’ai-je fait, chacune d’elles voulut manger la première ; c’est alors que la plus grande cassa les autres avec le bâton qu’elle tient dans sa main. — Qu’est-ce que tu inventes là ? Ont-elles conscience de ce qui se passe ? reprit Tharé. Abraham répliqua : Tes oreilles n’entendent donc pas ce que dit ta bouche ? » (21 :59)

Le coran dit que le fils d’Abraham dont il est question lors du « sacrifice d’Abraham » est Ismaël (37 :102), et non Isaac (genèse 22 :2) mais le nom Ismaël n’apparait pas, il est ajouté entre parenthèse par les traducteurs ! et c’est bien Isaac qui est nommé deux fois en (37 :112-113). (voir https://davidbelhassen.blogspot.fr/2017/05/sacrifice-disaac-ou-dismael-qui-est.html)

Les 3 lapidations du diable lors du pèlerinage commémorent le refus d’Abraham d’écouter les insinuations du diable cherchant à le faire renoncer au sacrifice, mais cela n’est ni dans la bible, ni dans le coran, mais dans Tabari (t. I, chapitre 53, pp. 178-186) et dans le Midrasch (Tanhuma Genèse, vayera, 22).

L’épisode où Abraham découpe des oiseaux pour comprendre la résurrection (2 :260) vient de l’apocalypse d’Abraham : « L’ange me dit : « Abraham ! Et je dis : « me voici ! » Il me dit : « tous ces animaux, tue-les et découpe-les, et mets les moitiés l’une en face de ‘autre. Mais les oiseaux, ne les découpe pas ».

Plusieurs fois le coran parle des descendants d’Abraham : Isaac et Jacob, présentés comme ses fils « Nous lui fîmes don d’Isaac et de Jacob; et de chacun Nous fîmes un prophète » (19 :49), comme si Ismaël n’existait pas, et en oubliant que Jacob est le fils d’Isaac, Contrairement à la bible, le coran ne parle pas de descendants d’Ismaël, il ignore les 12 tribus arabes issues des reins d’Ismaël, en parallèle des 12 tribus de Jacob, ce sont les traditions musulmanes qui le marient à une femme de la tribu de Moab (nord de l’Arabie). Enfin ce n’est que dans les dernières sourates, médinoises, qu’Ismaël est ajouté à Abraham en tant que fondateur de la Mecque (2 :125-127), mais pas en 3 :95 ni en 22 :26 alors qu’Ismaël serait le chainon qui rattache les arabes à Abraham.

La Genèse (génèse 19 :1-27, 18 :20, 13 :13) ne précise pas le péché des habitants de Sodome, qui reviennent comme un leitmotiv dans le coran (7 :78-83, 11 :79-85, 15 :61-78, 22 :43, 26 :160-176, 27 :55-60, 29 :27-35, 37 :133-137, 54 :33-39). Cela se trouve dans le midrasch (Genèse-Rabbah, 50 :9) : « Durant toute la nuit Loth leur demanda grâce pour ses hôtes, et ils l’écoutèrent. Mais en lui intimant l’ordre de les sortir (les hommes hébergés par lui) au dehors, afin de les approcher avec luxure, les Sodomistes lui déclarèrent : Maintenant tu n’as plus le droit de plaider en leur faveur ».

Une partie des constructeurs de la tour de Babel a été changé en « singes abjects » (7 :166, 2 :65n 5 :60), cela vient du talmud (Sanhedrin 109a), les constructeurs qui cherchaient à atteindre le ciel «furent divisés en trois groupes. Le premier dit : ’Montons et habitons là’ ; le deuxième dit ’Montons et adorons les étoiles’ ; et l’autre dit ’Montons et faisons la guerre’. Ceux qui dirent ’Montons et habitons là’, Dieu les dispersa. Ceux qui dirent ’Montons et faisons la guerre’ furent transformés en singes, en fantômes, en démons et en esprits mauvais. Et ceux qui dirent ’Montons et adorons les étoiles’, Dieu confondit pour eux les langues de toute la terre.». (voir http://www.debriefing.org/18610.html)

La malédiction des peuples industrieux et constructeurs (Tamud, Ad, al Hijr, pharaon) rappelle la tour de Babel, mais sans l’écroulement de la tour ni la dispersion des langues. De même l’anéantissement du peuple de Saba, trop ambitieux, qui voulu allonger les étapes des caravanes (34 :19)

Selon 28 :8 Hâmân était le ministre de pharaon, alors que la bible dit qu’Aman était le ministre du roi Xerxès, le roi des perses en 486 avant Jésus-Christ (livre d’Esther), le nom d’Aman était le nom d’un dieu perse, pas d’un égyptien, et pharaon vécut en 1 500 avant Jésus-Christ.

Dans le coran c’est la femme de pharaon, et pas sa fille, qui recueille Moise dans son berceau flottant (28 :9) et elle se converti (66 :11)

La confrontation de Moïse avec les Mages de pharaon et leur conversion (20 :70) n’est pas dans la bible et vient du midrash.

De nombreux passages du coran évoquent la fuite d’Egypte, mais l’un des scénarios est que c’est pharaon qui cherche à chasser les fils d’Israël (17 :103) lesquels finissent par hériter de ses trésors et de son « lieu de séjour agréable » décrit comme le paradis (26 :59, 44 :28, 17 :104). Cela est contradictoire avec la bible évidement où c’est Moïse qui cherche à faire sortir son peuple, mais aussi avec d’autres passages du coran qui suivent le récit de la bible et le départ vers la terre promise de Canaan. Cela correspond à la situation où Mohamed va être chassé de la Mecque.

Le veau d’or du samaritain (20 :85) vient d’osée 8 :5, « L’Éternel a rejeté ton veau, Samarie! » Mais les Samaritains ne faisaient pas partie de ceux qui accompagnèrent le peuple hébreu dans le désert. Ils ne furent judaïsés qu’à l’époque du roi Osée, huit siècles après Moïse.

L’épisode du Mont Sinaï suspendu  (2 :63, 2 :93, 7 :93-171) se trouve uniquement dans le talmud (Abodah Zarah 2b) : « Le dieu de l’univers a suspendu le mont comme un couvercle au dessus des fils d’Israël, et leur dit : si vous acceptez la torah ce sera bon pour vous, mais sinon vous trouverez votre tombe ».

L’armure donnée par Saul à David pour combattre Goliath, et qui s’adapte à son corps (34 :10, 21 :80) vient d’une légende juive alors que la bible dit justement qu’elle n’allait pas et qu’il l’a retirée.

La rencontre de Salomon et la reine de Saba (I Rois 10 :1-9) est repris en (27 :20-72, 34 :15) avec les détails du Targoum Schéni, seconde paraphrase araméenne du Livre d’Esther : « En ce moment on rechercha la huppe parmi les oiseaux qui y fut absente, et le roi en colère commanda de l’amener devant lui afin de la punir sévèrement. La huppe se présenta alors devant le roi et lui dit : Voici depuis trois mois que je recherche dans le monde entier pour voir s’il ne se trouve quelque part des gens qui ne rendent pas hommage à ta Majesté. J’ai observé certain pays dont la capitale appelée Kitor se trouve en Orient, dont la terre contient de l’or fin et l’argent est répandu dans les rues comme de la poussière… Et j’ai vu certaine femme qui y gou­verne et on la nomme la Reine de Saba. Si cela te convient, je vais faire un effort, je me rendrai dans la ville de Kitor au royaume de Saba, dont j’enchaînerai les princes, je mettrai les fers à leurs gouvernants et je les amènerai devant ta Majesté. Cette proposition fut agréée par le roi ; on appela les scribes et l’on rédigea une lettre, qu’on attacha aux ailes de la huppe. Cette dernière s’éleva dans les hauteurs parmi les oiseaux, et toute la gent ailée vola ensemble vers la ville de Kitor, dans le pays Saba. Or, un matin sortit la reine de Saba pour se prosterner devant le soleil, suivant son habitude. Mais l’armée des oiseaux ayant couvert le ciel en obscurcissant le soleil, la reine porta sa main à ses vêtements pour les déchirer, demeurant ahurie. Sur ces entrefaites la huppe descendit sur le sol, la reine aperçut la lettre attachée aux ailes de l’oiseau visiteur, la prit et lut son contenu : « De la part du roi Salomon, salut à toi, salut à tes ministres! Tu dois savoir que Dieu m’a établi Roi sur tous les animaux de la terre, sur tous les oiseaux du ciel, sur les génies, les esprits et les démons, et que tous les rois de l’Orient, de l’Occident, du Midi et du Nord viennent me présenter leurs hommages. Si vous êtes disposés à en faire autant et à venir me saluer, je vous recevrai avec des grands honneurs devant les rois et vassaux qui m’entourent. Mais si vous ne vous décidez pas à venir me rendre hommage, je vous ferai envahir par mes serviteurs, mes armées et mes régiments de cavalerie »… En entendant la teneur de la missive, la reine déchira ses vêtements, fit appeler ses amiraux et ordonna de charger ses vaisseaux de précieux bois, de perles et de pierres fines. . . et les envoya avec une lettre à Salomon, de la ville de Kitor au pays d’Israël. Et au bout de trois ans, la reine de Saba arriva devant Salomon… Ce fut Benayahou, fils de Iehoyada, qui la conduisit au Palais du roi. Pour la recevoir, le roi s’assit dans une salle dont le parquet était en cristal. En y pénétrant, la reine de Saba eut l’illusion d’y voir un bassin d’eau ; elle retroussa sa robe pour y passer et fit découvrir les poils de ses jambes. Le roi lui dit : Ta beauté est bien celle d’une femme, mais tes poils sont plutôt ceux d’un homme… » Voir aussi (Midrash Bamidar Rabbah 14 :3, MidrashTanhuma 4 :110, [Midrash Qoheleth Rabbah 1 :1) (voir https://www.dreuz.info/2019/11/28/raed-saadi-nasser-le-coran-falsifie-le-recit-biblique-de-salomon-pour-justifier-notre-terrorisme/ )

Le pouvoir de Salomon sur les démons et les génies pour construire le temple (21 :81, 27 :17  27 :38, 34 :11, 38 :33-35) vient du Testament de Salomon, qui raconte que lorsque Salomon commençait la construction du Temple de Jérusalem, ses artistes et ouvriers travaillaient du matin jusqu’au soir sous la surveillance de l’architecte du roi. Mais tous les soirs arrivait le démon Ornias, qui enlevait à ce dernier la moitié de son salaire et de ses aliments et lui suçait le sang de sa main droite, afin de le rendre inapte au travail. Salomon adressa alors une prière ardente au Dieu Cébaoth, et l’ange Michaël lui apporta ensuite l’anneau magique portant gravé le nom divin, au moyen duquel il allait désormais soumettre tous les esprits et démons de la terre, de l’air et des mers, que leur chef suprême Beeleboul lui amena, et Salomon assigna à chacun sa tâche dans les travaux.

Le Targoum Sehéni, seconde paraphrase araméenne du Livre d’Esther raconte que : « C’est lui, Salomon, que Dieu avait établi roi d’un bout du monde à l’autre ; il lui a découvert des secrets cachés et montré des profonds mystères ; il lui a accordé science et sagesse, ainsi que l’intelligence de l’origine. A lui obéissaient les démons et les animaux et les mauvais esprits lui étaient soumis »… « Ce fut Salomon qui s’est fait un trône remarquable, recouvert d’or pur d’Ophir incrusté de beryles, appuyé sur des colonnes de marbre. On y avait serti des émeraudes, des rubis, des perles et d’autres joyaux ».

Le Talmud de Babylone (Gittin, 68b) rapporte que : « Un jour, étant seul avec Asmodaï, Salomon lui demanda : En quoi consiste ta force? II lui dit : Débarrasse-moi d’abord de ma chaîne et donne-moi un instant ton anneau, et je te montrerai ma force. Salomon le débarrassa de sa chaine et lui donna l’anneau. Le démon, l’ayant avalé, déploya l’une de ses ailes vers le ciel et posa l’autre sur la terre, et projeta Salomon à une distance de quatre cents parasanges. C’est en ce moment que Salomon se demanda (Ecclésiaste, 1, 3) : Quel profit l’homme retire-t-il de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ?.. . Il erra alors dans des contrées inconnues, et partout où il arriva il déclara (Ibidem, I, 12) : J’ai été roi d’Israël à Jérusalem. En arrivant auprès du Sanhédrin, les membres de l’Assemblée firent remarquer que le pauvre mendiant, qu’on prenait partout pour un fou, semble avoir concentré sa folie sur un seul point, ce qui n’était pas normal.  Ils demandèrent alors à Benayahou, secrétaire du roi, s’il avait vu son maître ; mais ce dernier déclara que depuis un certain temps il n’avait plus été appelé par le roi. On reconnut alors que le pauvre mendiant n’était autre que Salomon, et on lui rendit l’anneau portant gravé le Nom ineffable… »

Salomon qui meurt sur son bâton (2-14) cela vient du talmud (Sanhedrin 20b) : « Salomon, ayant perdu son anneau magique, fut dépossédé de la royauté, et un démon prit son apparence et s’assit sur son trône. Lorsqu’il mourut, Salomon resta immobile appuyé sur son bâton, et pendant longtemps nul ne s’aperçut de sa mort ».

En 2 :249-251, l’auteur du coran confond le combat de Gédéon contre Madian avec celui de David contre Goliath (juges 7 :5-7).

18 :94-100 parle de Zul-Qarnayn / Dhoul’Qarneïn (Alexandre le grand) comme s’il était monothéiste, pourtant Alexandre le grand était un grec polythéiste. Il prétendait même être le fils du dieu Zeus et d’une mortelle ! En fait le coran n’a fait que recopier le « Roman d’Alexandre » du pseudo-Callisthène, un ouvrage racontant plein d’histoires imaginaires et fantastiques sur Alexandre et qui le présentait comme un monothéiste. C’était une commande d’Héraclius à sa gloire, pour prophétiser la fin du monde dans une guerre des nations et annoncer le règne imminent des romains sur la terre entière. Le retour de la sainte croix à Jérusalem en 630 par Héraclius fut le signe de la victoire, éphémère, de l’empire chrétien.

La fable du poisson avec Elie et Moïse (18:60-81) vient de l’épopée de Gilgamesh (1200 av JC) et de la romance d’Alexandre (100 av JC).

L’histoire de Joseph, ses frères, les rêves du pharaon et l’épouse de l’intendant (12 :4) vient du midrash (yalkut  146)

L’épisode des juifs qui refusent de s’incliner devant la statue d’or de Nabuchodonosor (Périsse les gens de l’ukhdud) (85 :4-10) vient de daniel (3 :20) et du cantique des 3 enfants dans la fournaise.

La légende des Sept Dormeurs d’Éphèse (18:8-26), apparue vers la fin du Ve siècle et vite répandue dans tout le Moyen-Orient et jusqu’en Europe, vient du mahabharata. Une homélie de Jacques de Saroûg (écrivain syrien, mort en 521) conservée dans deux manuscrits (Vat. 115 et 117),  renferment aussi la légende des sept dormeurs miraculeux. Grégoire de Tours (538-594) a relaté la même légende (De Gloria Martyrum, chapitre 95), avec de légères variations. Selon cet historien, sept nobles chré­tiens d’Éphèse, persécutés au temps de l’empereur Décius (249-251), se sont réfugiés dans une caverne non loin de la ville. Mais leurs ennemis, ayant découvert leur retraite, en avaient bloqué l’entrée, afin de les y laisser mourir de faim. Lorsque Théodose II monta sur le trône (196 ans après) un pâtre avait ouvert la caverne, et, y trouvant 7 dormeurs, les a réveillés. Comme l’histoire est symbolique de la résurrection, les chrétiens ont fini par remplacer le chien qui accompagne les jeunes gens par un ange, car les animaux n’ont pas d’âme et ne ressuscitent pas. Le talmud (taanith 23a) raconte la légende de Honi, qui dormit 70 ans.(voir https://www.dreuz.info/2019/08/02/la-legende-des-sept-dormants-dephese/).

L’épisode de Marie enfant nourrie au temple (3 :37) vient du protévangile de Jacques (7 :2, 8 :1) : « Le prêtre reçut l’enfant (Marie) … et ses parents descendirent remplis d’admiration parce que l’enfant ne s’était pas retournée en arrière. Et Marie était dans le temple  du seigneur, se nourrissant comme une colombe, et elle recevait sa nourriture de la main d’un ange ».

L’auteur du Coran change le nom d’Amram en Imran et, à plusieurs reprises, confond la vierge Marie et Myriam, fille d’Imran et sœur d’Aaron et de Moïse (19:28; 66:12; 3:30-31), alors qu’il y a 1 500 ans entre la Vierge Marie et l’époque d’Aaron. Marie aurait été adoptée par Zacharie, le père de Jean-Baptiste (3 :36-39). Nombres (26 :59) dit que Le nom de la femme d’Amram était Jokébed, fille de Lévi, laquelle naquit à Lévi, en Égypte; elle enfanta à Amram : Aaron, Moïse, et Myriam leur sœur. En rattachant Jésus à Aaron, donc à la tribu de Levi, Jésus est retiré de la tribu de Juda et de David. (voir http://davidbelhassen.blogspot.fr/2017/10/pere-de-miryam-sur-de-moise-ou-pere-de.html) Dans la tradition chrétienne, les parents de Marie sont Joachim et Anne.

C’est une colombe qui, en sortant de sa baguette, désigne Joseph dans le proto-Evangile de Jacques (protévangile 10 :1) et cela marque la « parenté » avec Aaron dont la baguette se transforme en rameau fleuri (Nombres 17 :8). C’est parce qu’elle était de la tribu de David qu’elle eut le privilège de tisser le voile du Temple (protévangile de Jacques 11 :2). Le Coran reprend cet élément par le voile que Marie a placé entre elle et le monde (19 :17). L’expression « sœur d’Aaron » employée pour Marie était ordinaire dans les lectionnaires du Kathisma utilisés à l’occasion de la fête de Marie. On y faisait la lecture d’un apocryphe attribué à Jérémie dans lequel seul Aaron pouvait desceller l’arche d’Alliance (préfigurant Marie) d’un rocher et on y lisait le psaume 132 évoquant la marche et le repos de l’arche d’alliance. L’arche, recouvert d’un voile, contenait la loi et le bâton désignant le messie et la manne, préfiguration de l’eucharistie. Le Dôme du Rocher, bâti sur le plan du Kathisma, est perché lui aussi sur un rocher. Dans un cas il s’agit de célébrer l’ascension de Mohamed et dans l’autre c’est le lieu où, en allant vers Bethléem, Marie, nouvelle arche de la nouvelle alliance, portant Jésus s’est reposée dans une grotte, et où est né Jésus (protévangile 18 :1)

Pour la naissance de Jésus, l’auteur reprend l’histoire d’Agar, la mère d’Ismaël qui partit en un lieu éloigné à côté d’un palmier et un ange lui apparut, et il y eut une rivière (une source vive) à côté d’elle. L’épisode du palmier qui se penche pour nourrir Marie (19 :16) vient de l’évangile apocryphe du pseudo Mathieu (20:2, 21).

Jésus parle au berceau (19 :30-31), montrant bien par là qu’il est le verbe de dieu, c’est une fausse citation du préambule de l’Évangile arabe de l’enfance (1 :1) : « Jésus parla, étant au berceau, et dit à sa mère : Je suis Jésus, le Fils de Dieu, le Verbe, que vous avez enfanté, comme vous l’avait annoncé l’ange Gabriel, et mon Père m’a envoyé pour sauver le monde ». Lors de la fuite en Egypte, Jésus bébé commande aux dragons et rassure ses parents (pseudo Mathieu 18 :2) : « Ne craignez pas et ne me regardez pas comme un enfant car toujours j’ai été un homme fait », montrant que Jésus n’a pas été créé à sa naissance, mais qu’il est éternel et engendré non pas créé : dieu fait homme.

L’épisode (3 :49, 5 :111) où Jésus donne la vie à des oiseaux d’argile, comme Allah le fit pour Adam (15 :29, 32 :9, 38 :72), se trouve entre autres dans l’évangile arménien de l’enfance (18 :2) et dans l’évangile arabe de l’enfance (36 :1-2) : « Un jour, après que Jésus avait accompli sa septième année, il jouait avec ses camarades, c’est-à-dire des enfants de son âge. Ils s’amusaient avec de l’argile et en faisaient des figurines représentant des ânes, des bœufs, des oiseaux. Chacun d’eux se montrait fier de son habileté et vantait son ouvrage. Et le seigneur Jésus dit aux petits garçons : « Voyez ces figurines que j’ai faites, je vais leur ordonner de marcher ». Les petits garçons lui dirent : »Es-tu donc le fils du créateur ? » Or donc le seigneur Jésus commanda à ces figurines de marcher, et aussitôt elles se mirent à marcher. Et Jésus avait fait des figurines représentant des oiseaux et de petits moineaux. Il leur ordonna de voler, elles volèrent, de se poser, et elles se posèrent sur ses mains. Il leur donna à manger et elles mangèrent, à boire, et elles burent ».

L’histoire de la table servie (5 :112) rappelle le psaume 23 :5 et est une réécriture de la cène et de la vision de Pierre dans les Actes des Apôtres (10 :9-16) : « Le lendemain comme ils étaient en route et qu’ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le haut de la maison vers la sixième heure, pour prier. Il eut faim et voulut prendre de la nourriture ; et pendant qu’on la lui préparait, il fut ravi en extase : Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe retenue aux quatre coins, qui descendait et s’abaissait jusqu’à terre : il s’y trouvait des quadrupèdes de toute espèce, des reptiles de la terre et des oiseaux du ciel. Et une voix lui dit : Pierre, lève-toi, tue et mange. Mais Pierre répondit : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur. La voix parlant une seconde fois, lui dit : Ce que Dieu a purifié, ne le regarde pas comme souillé. Cela se répéta par trois fois; et aussitôt après l’objet fut retiré dans le ciel. »

Mohamed et Abou Bakr poursuivis par les qoréchites (29 :41)  s’est réfugié dans une grotte et une araignée a tissé une toile et un pigeon a fait son nid devant, ce qui les a caché. Cette légende vient du midrash alphabet de ben sira, où elle concerne David.

Le pacte des prophètes (3 :81, 33:7) rappelle la succession des pactes avec les prophètes (Adam, Noë, Abraham, Moïse) évoquée dans le sanhédrin (59a)

Une cloison appelée Araf sépare le Paradis de 1’enfer (7:46)  « et entre les deux, il y aura un mur, et, sur al araf seront des gens qui reconnaitront tout le monde par leurs traits caractéristiques. Et ils crieront aux gens du Paradis  Paix sur vous ! Ils n’y sont pas entrés bien qu’ils le souhaitent ». cela vient du Midrash (qohélet rabba sur l’Ecclésiaste 7:14), on peut lire : « Quel est l’espace qui les sépare ? Rabbin Jochanan dit un mur, Rabbin Acha dit un empan, toutefois d’autres maîtres croient qu’ils sont si proches que les gens peuvent se voir ». L’évangile parle plutôt de proximité (luc 16 :23)

La légende des anges qui surprennent les secrets divins (15 :18) vient du Talmud (Berakoth. 18b) les anges déchus se disent entre eux « Mon cher, viens et allons voir et entendre derrière le rideau [qui cache le trône de dieu] ce qui va arriver dans le monde » mais d’après Genèse rabbah (50, 68) ils sont chassés du ciel.

Les anges qui arrachent l’âme (79 :1) cela vient de Daniel (13 :55) et du midrash (tehilim 52a) Quand un homme quitte ce monde alors l’Ange de la Mort apparaît pour lui arracher son âme. Deux autres anges s’approchent alors du défunt, Harout et Marout, l’un se tient à droite, l’autre à gauche (toujours d’après le Midrash).

L’enfer demandant à être rempli (50 :30) se trouve chez Rabbi Aquiba (Othioth) : «Donne-moi de la nourriture jusqu’à être rempli  »

Le coran prend des fables arabes pour argent comptant : ainsi l’histoire de la chamelle devenue un prophète (7 :73-77,85 ; 91 :14 ; 54 :29), celle des douze sources (2 :60), ou la légende juive montrant tous les habitants d’un village transformés en singes (2) parce que n’ayant pas respecté le sabbat (2 :65 ; 7 :163-166)…

La question qu’il convient alors de se poser, c’est de savoir pourquoi et comment toutes ces légendes juives, chrétiennes, … qui ne sont que le fruit de l’imagination humaine, se retrouvent dans le coran, comme paroles d’Allah.

Suite : contradictions
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[2] A propos de singe, on comprend aisément que la théorie de Darwin qui affirme que l’homme descend du singe est difficilement envisageable pour un musulman, les juifs étant assimilés aux singes

 

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