Mawlay Abd al Rahman, Sultan du Maroc au consul de France – 1842
Les juifs de notre pays fortuné ont reçu des garanties dont ils bénéficient moyennant l’exécution des conditions imposées par notre loi religieuse aux gens qui jouissent de la protection. Si les juifs respectent ces conditions, notre loi défend de verser leur sang et ordonne de respecter leurs biens, mais s’ils violent une seule condition, notre loi bénie permet de verser leur sang et de prendre leurs biens. Notre religion glorieuse ne leur attribue que les marques de l’avilissement et de l’abaissement ; aussi le seul fait pour un juif d’élever la voix contre un musulman constitue une violation des conditions de la protection. Si chez vous (en France), ils sont vos égaux en tout, s’ils sont assimilés à vous, c’est très bien dans votre pays, mais pas dans le notre.
Le 24 septembre 1870, Crémieux signe à Tours un décret abrogeant le régime militaire en vigueur dans la colonie algérienne depuis 1830 et accorde la nationalité française à ses habitants juifs. Les Juifs, anciens dhimmi, deviennent les égaux des maîtres français du pays.
« Les israélites indigènes des départements d’Algérie sont déclarés citoyens français; en conséquence, leur statut réel et leur statut personnel seront, à compter de la promulgation du présent décret, réglés par la loi française; tous droits acquis jusqu’à ce jour restent inviolables. Toutes disposition législative, décret, règlement ou ordonnance contraires sont abolis. »
El Mokri, grand vizir marocain – 1940 – cité par Michel Abitbol dans le passé d’une discorde
Avant le protectorat, les juifs mettaient une vingtaine d’années pour faire une grosse fortune ; ils en jouissaient dix ans et à ce moment là une petite révolution intervenait qui jetait leur fortune par terre. Les juifs recommençaient et s’enrichissaient à nouveau pendant trente ans pour aboutir finalement à la confiscation de leurs biens excessifs. Maintenant que le protectorat existe, nous craignons que ce rythme trentenaire soit interrompu. Le protectorat dure depuis vingt-huit ans. Il nous reste donc deux ans pour confisquer la fortune des israélites suivant la règle séculaire qui me parait très sage.
Suite : les frères musulmans
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