(33 : 50.) Prophète! Nous t’avons rendue licites tes épouses à qui tu as donné leur mahr (dot), ce que tu as possédé légalement parmi les captives [ou esclaves] qu’Allah t’a destinées, les filles de ton oncle paternel, les filles de tes tantes paternelles, les filles de ton oncle maternel, et les filles de tes tantes maternelles, – celles qui avaient émigré en ta compagnie, – ainsi que toute femme croyante si elle fait don de sa personne au prophète, pourvu que le prophète consente à se marier avec elle : c’est là un privilège pour toi, à l’exclusion des autres croyants. Nous savons certes, ce que nous leur avons imposé au sujet de leurs épouses et des esclaves qu’ils possèdent, afin qu’il n’eût donc point de blâme contre toi. Allah est pardonneur et miséricordieux.
Aïcha mariée à 6 ans
‘Aïcha a dit qu’elle jouait à la poupée chez l’envoyé de Dieu. Elle a ajouté : « j’avais des amies qui venaient jouer avec moi. Quand l’envoyé de Dieu entrait, elles se cachaient de lui par timidité et l’envoyé de Dieu envoyait quelqu’un les chercher pour continuer à jouer avec moi ». (muslim :4470)
Aïcha a dit : « J’avais six ans lorsque le prophète de Dieu m’épousa et neuf ans lorsqu’il eut effectivement des relations conjugales avec moi. Quand nous nous rendîmes à Médine, j’avais eu de la fièvre un mois durant et mes cheveux avaient poussé jusqu’à mes épaules. Ma mère, ‘Umm Rûmân, vint me trouver alors que j’étais sur une balançoire, entourée de mes camarades. Quand elle m’eut appelé, je me rendis auprès d’elle sans savoir ce qu’elle voulait de moi. Elle me prit par la main, me fit rester à la porte de la maison jusqu’à ce que j’eusse pris mon souffle. Elle me fit ensuite entrer dans une maison où se trouvaient des femmes des ‘Ansâr qui me dirent : « A toi le bien, la bénédiction et la meilleure fortune! ». Ma mère m’ayant livrée à ces femmes, celles-ci me lavèrent la tête; et se mirent à me parer. Or, rien ne m’effraya et quand l’envoyé de Dieu vint dans la matinée; elles me remirent à lui ». (muslim :2547)
Aïcha prend les nuits de Sauda
Le prophète quitta ce lieu [après la victoire de Bedr sur les qoreischites] et vint à Médine. Il descendit chez sa femme Sauda, fille de Zama. Zama, fils d’Aswad, était l‘un des principaux Qoraïschites; il avait été tué dans le combat, lui et ses frères `Hârith et `Agit. Aswad, fils d’Abd-Yaghouth, leur père, un vieillard décrépit, vivait à la Mecque. Sauda avait appris la mort de son père et de ses oncles, et lorsque le prophète arriva chez elle, elle se mit à pleurer. Le prophète en fut attristé, et le soir il quitta sa maison et alla dans celle d’Aïscha, où il passa la nuit.
Le lendemain matin, `Abdallah, fils de Kath, amena les prisonniers. Il demanda chez laquelle de ses femmes le prophète était descendu. On lui dit que c’était chez Sauda; car on ne savait pas qu’il était allé ensuite chez `Àïscha. En conséquence, `Abdallah conduisit les prisonniers à la maison de Sauda. Quand celle-ci vit des chefs qoraïschites, comme `Abhàs, fils d »Abdou’l-Mottalib, comme `Aqil, fils d’Abou-Tàlib, Sohaïl, fils d’`Amrou, et comme `Amrou, fils d’Abou-Sofvàn, ayant les mains liées, elle eut une si grande surprise et en fut si affligée, qu’elle oublia son propre malheur et sa douleur; elle dit à Sohaïl, fils d »Amrou : C’est ainsi, O gamins, que vous avez tendu vos mains ignominieusement pour être faits prisonniers? Pourquoi n’avez-vous pas combattu pour être tués en combattant, comme mon père et ses frères? Le prophète fut averti qu’on avait conduit les prisonniers dans la maison de Sauda, parce qu’on l’avait cru chez elle. Il se rendit chez elle, et, en entrant par la porte, il la trouva causant avec Sohail. Il entendit ses paroles et en fut très irrité. Il lui dit : Ô Sauda, tu excites les infidèles contre Dieu et le prophète! Dans sa colère, il n’entra pas dans la maison et ne s’assit pas; il la répudia sur-le-champ et retourna chez `Aïscha, où l’on conduisit aussi les prisonniers. Mohammed remit chaque prisonnier à celui qui l’avait pris, pour être gardé par lui jusqu’à ce que quelqu’un vint de la Mecque pour le racheter.
Sauda pleura toute la journée à cause de la mort de son père et de ses oncles, et parce qu’elle avait été répudiée par le prophète. Elle souffrait la honte et la disgrâce de Dieu et de son prophète. Malgré les prières et les instances qu’elle fit transmettre au Prophète, celui-ci ne lui pardonna pas. […] Sauda était une femme déjà avancée en âge. Elle savait que le prophète avait pour `Âischa plus d’amour que pour toutes ses autres femmes. Elle se tint tranquille jusqu’au moment où il se rendit à la maison d’ Âïscha. Alors elle s’y rendit aussi, lui parla en personne et lui demanda pardon des paroles qu’elle avait dites. Le prophète lui pardonna. Ensuite elle lui dit : Ô apôtre de Dieu, je suis une femme vieille, et en te priant de me reprendre pour femme, ce qui me fait agir n’est pas le désir d’obtenir ce que doivent rechercher dans un mari les autres femmes; mais ce que je désire, c’est d’être comprise, au jour de la résurrection, dans le nombre de tes femmes, lorsqu’elles seront appelées de leurs tombes dans le paradis. Reprends-moi, et les nuits que tu devrais passer avec moi quand mon tour viendrait, passe-les avec `Aïscha, qui alors, tandis que les autres femmes n’auront qu’un seul tour, en aura deux. ‘Aïscha pria également le prophète, qui, enfin, reprit Sauda comme épouse. (Tabari t2 ch LXXXIX p520 )
‘Aïcha a dit : « Je n’ai jamais trouvé une femme qui m’aime plus que Sawda bint Zam’a que j’ai désiré avoir le même caractère qu’elle. Elle était pleine d’ardeur et arrivait à se maîtriser ». Devenue âgée, elle céda le jour que l’envoyé de Dieu devait passer avec elle à ‘Aïcha, en disant : « Ô Envoyé de Dieu! J’ai cédé le jour que tu me consacres à ‘Aïcha ». Le prophète accordait alors à ‘Aïcha son jour et celui de Sawda. (Muslim :2657)
Â’icha dit: «Le prophète, après avoir prié, me causait si j’étais réveillée, sinon il prenait un somme en s’allongeant jusqu’au moment où l’on appelait à la prière.» (bukhari :1161 1168 1170 1182 1209)
Les 11 épouses
Qatâda dit: «Anas ben Mâlik nous a rapporté qu’en une seule heure de la journée ou de la nuit, le prophète commerçait avec toutes ses femmes. Elles étaient onze. « Pouvait-il faire cela? demandai-je à Anas. – Nous disions, répondit-il, qu’on lui avait donné la force de trente [hommes]. »» (bukhari :268)
Calomnies à propos d’Aicha
Az-Zuhry: `Urwa ben Az-Zubayr, Sa’îd ben al-Musayyab ‘Alqama ben Waqqâç al-Laythy et `Ubayd Allâh ben `Abd Allâh ben `Utba m’ont rapporté chacun une partie de la tradition rapportée par `Aïcha. Quelques-uns d’entre eux avaient pu retenir cette tradition mieux que les autres. Cependant, le récit de chacun confirme ceux des autres. Quant à moi, j’ai pu retenir toutes leurs vesions. Tous ont affirmé que `A’icha avait dit ceci: «Quand le Messager de Dieu voulait entreprendre un déplacement, il tirait au sort parmi ses épouses pour savoir laquelle l’accompagnerait. Dans l’un de ces déplacements, le sort me désigna; d’où je partis avec lui. Cela se passait après la révélation du verset du hijâb. On me fit monter dans un palanquin qui me servait aussi lors des haltes. Nous marchâmes ainsi jusqu’à ce que le Messager de Dieu eût terminé son expédition, puis nous rebroussâmes chemin. A proximité de Médine, le Prophète donna l’ordre de reprendre la marche pendant la nuit. Je me levai et me rendis à l’écart de l’armée… Ayant satisfait mes besoins, je retournai vers ma monture; là, en portant la main à la poitrine, je me rendis compte que j’avais perdu mon collier; ses pierres étaient en ‘adfâr. Je retournai sur mes pas à la recherche de mon collier et m’attardai à sa recherche. Les gens qui étaient chargés de ma monture soulevèrent le palanquin et le posèrent sur le chameau tout en croyant que j’étais dedans; à l’époque, les femmes mangeaient peu et n’avaient pas d‘embonpoint. Donc, en soulevant le palanquin, on ne s‘étonna pas de son poids; de plus j’étais toute jeune. On fit marcher le chameau et on se mit en route. Quant à moi, je trouvai le collier; mais l’armée était déjà partie. Je retournai au campement où il n’y avait plus personne. Je restai dans l’endroit où j’étais avec la conviction, qu’en remarquant ma disparition, on reviendrait m’y chercher.
«Assise, je succombai au sommeil. Or, Safwân ben al-Mu’attal le Sulamite-Dakwanite était resté en arrière de l’armée. A son arrivée à l’endroit où j’étais, et en apercevant la silhouette d’une personne endormie, il se dirgea vers moi…; il me voyait avant la révélation du verset du hijâb. [M’ayant reconnue], il prononça la formule d’istirjâ); d’ailleurs, c’est cela qui me réveilla… Il fit agenouiller sa monture et moi de l’enfourcher. Il conduisit alors l’animal, puis nous rejoignîmes l’armée; nous trouvâmes que les Musulmans avaient déjà installé le camp au début de la canicule. Il y eut qui coururent à leur perte [à cause des accusations qu’ils avaient proférées à mon encontre]; mais c’était `Abd Allâh qui déclencha contre moi [la campagne] calomnieuse.
[…]
C‘est en ce jour-là que le Messager de Dieu s’adressa aux [Musulmans] et demanda justice en ce qui concerne `Abd Allâh ben Ubay ben Salûl; il dit: « Qui est-ce qui me fera justice d’un homme qui vient de nuire à mon épouse/mes épouses. Par Dieu! je ne sais que du bien quant à mon épouse/mes épouses; de plus [ces calomniateurs] parlent d’un homme dont je ne sais également que du bien et qui n’entrait chez moi qu’en ma compagnie. »
[…]
«Par Dieu ! Ni le Messager de Dieu n’avait encore quitté sa place, ni personne de la maisonnée n’était sorti quand la révélation descendit sur le Prophète. Il fut saisi par l’état qui le prenait en pareille circonstance ; il lui arrivait, même en un jour d’hiver, que des gouttes de sueur ressemblant à des perles coulaient [sur son front]. Une fois cet état cessé, le Messager de Dieu eut un sourire. La première phrase qu’il prononça me fut adressée ; il me dit : « O `A’icha ! Loue Dieu ! Car Il vient de déclarer ton innocence. » Et ma mère de me dire : « Lève-toi et va vers le Messager de Dieu ! – Non, répliquai-je, je n’irai pas vers lui; je ne louerai que Dieu. » C’est que Dieu révéla ceci: Ceux d’entre vous qui colportent l’imposture forment une bande… (Voir le reste des versets (24:11)).
[…]
(bukhari :2661 3388 muslim :4974)
Dans la lettre du chrétien Abd Al-Masih Al-Kindi au musulman al Hasimi on lit :
« Le nombre de ses femmes (Ibn Hisham 2 :643-647) fut, de toute évidence, comme tu le sais, de quinze femmes libres et deux esclaves.
– La première fut Khadîja fille de Huwaylid.
-A’isa fille d’Abû Bakr, c’est-à-dire Abd Allah connu sous le nom de Atîq b. Abû Quhâfa.
-Sawda fille de Zama.
-Hafsa fille de Omar qui avait à l’égard de Aisa des faiblesses étonnantes.
-Umm Salma, dont le nom était Hind fille d’Abû Umayya, la mahzumite, mère des enfants. Il prétendit pouvoir la débarrasser de la jalousie, lorsqu’elle s’était refusée de se donner à lui prétextant qu’elle était une femme jalouse. Il promit de nourrir ses enfants, comme elle s’excusait qu’elle avait des enfants à charge. Elle allégua qu’elle craignait que sa famille refuserait ce mariage. Il lui garantit de la satisfaire sur tout cela, jusqu’à ce qu’elle répondît à ses avances et consentît à se marier avec lui, mais il ne tint aucune de ses promesses. C’est à elle qu’il offrit, comme dot, deux jarres, un moulin à bras et un coussin de peau fourré de fibres de palmier. Voilà ce qu’elle reçut de lui dans ce monde et dans l’autre.
-Zaynab fille de Jahs, femme de Zayd, à laquelle il envoya sa part de viande, à trois reprises, et elle la refusa devant lui. Il se sépara d’elle et de ses autres femmes à cause d’elle, faisant le serment de ne les revoir qu’un mois après. Mais il ne put tenir et il revint le vingt-neuvième jour.
-Zaynab fille de Huzayma, la hilalienne.
-Umm Habîba, dont le nom était Ramla fille d’Abû Sufyân, soeur de Muâwiya.
-Maymûna fille d’al-Hârit, la hilalienne.
-Juwayra fille d’al-Hârit, la mustalaqite.
-Safiyya, la juive de Basra, fille de Huyay b. Ahtab, à qui il apprit à se vanter auprès de ses autres femmes, en leur disant quand elles l’insulteraient : « Je suis la femme dont le père est Hârûn, l’oncle Moïse et l’époux Muhammad.
-La kilabite, Fâtima fille d’al-Dahhâk. On dit aussi qu’elle était cAmra fille de Yazîd, la kilabite.
-Hanna fille de Dû-Lihya.
-La fille d’al-Nucmân, la kindite, qui se rebiffa et dit : « Une reine sous un homme du peuple ! »
-Malîka fille de Kacb, la laytite, la conteuse.
-Mâriyya la copte, mère d’Ibrahim son fils.
-Rayhâna fille de Samcûn, la juive qurayzite’°.
Voilà les femmes qu’il eut » (Ibn Hisham 2 :245).
Suite : Maladie et mort de Mohamed