Khadidja était de la parenté de Mohammed, de la tribu de Qoraisch : elle était fille de Khouwailid, fils …. d’Asad, fils d »Abdoul-Ozza, fils de Qoçayy. Elle avait perdu son mari, qui lui avait laissé une fortune considérable, et elle faisait le commerce. Elle avait un affranchi, nommé Maïsara, homme probe et sur, qu’elle envoyait, chaque année, avec une caravane de marchandises, en Syrie. Mohammed était connu parmi les Qoraischites pour sa probité, son honnêteté et sa droiture : on l’appelait Mohanmed al-`Amin (l’homme sûr). Lorsqu’on parla de lui à Khadidja, elle le fit appeler et lui dit. Fais, cette année, le voyage commercial en Syrie avec mon esclave. Ii n’y avait presque personne à la Mecque qui eut une si grande quantité de marchandises que Khadidja. Quelques-uns disent qu’elle engagea Mohammed pour un salaire, d’autres prétendent qu’elle le prit comme associé. (tabari t2 ch LXVIIp380)
Tromperie du père de Khadidja et mariage de Mohamed et Khadidja
Khadidja, qui était une femme intelligente, dont les affaires étaient très-étendues et la fortune considérable, avait été demandée en mariage par les principaux personnages de la Mecque; mais elle n’en avait accepté aucun. El1e appela Mohammed et lui dit . Tu sais que je suis une femme considérée et que je n’ai pas besoin d’an mari; j’ai refusé tous les hommes importants qui m’ont demandée. Mais j’ai beaucoup de biens qui se perdent, et j’ai besoin d’us surveillant. ]’ai jeté les yeux sur toi, car je t’ai trouvé bonnète, et tu prendras soin de ma fortune. vas trouver ton onde Abou-Talib et dis-lui qu’il me demande pour toi à mon père.
Le père de Khadidja. Khouwailid, vivait encore. Mohammed parla à Abou-Talib, qui aHa trouver Khouwailid et lui demanda la main de Khadidja pour Mohammed. Khouwailid lui dit : Tous les grands personnages des Qoraischites ont demandé ma fille en mariage; je ne la leur ai pas accordée; et je la donnerais maintenant à un orphelin pauvre, qui a été son commissionnaire! Informée de cette réponse, Khadidja prépara, le lendemain, un festin, auquel elle invita les principaux habitants de la Mecque, son père. Abou-Talib et Mohammed. Elle dit à ce dernier : Dis à Abou-Talib que, lorsque mon père sera ivre, il me demande en mariage pour toi, et que, si mon père donne son consentement, Abou-Talib lui demande de conclure le mariage dans cette réunion même, sans tarder. Khadidja fit verser à son père du vin en grande quantité et plus qu’à Abou-Talib. Quant à Mohammed, il n’a jamais bu de vin, ni avant, ni après sa mission prophétique. Quand Khouwailid fut ivre, Abou-Talib lui fit la demande de Khadidja; Khouwailid consentit, et l’on conclut le mariage. A la tombée de la nuit, les hôtes se retirèrent, et Khadidja fit coucher son père et le couvrit d’aromates, de khalouq et de safran. Il était d’usage chez les Arabes que, lorsqu’un père mariait sa fille, il se couvrit d’aromates, de khalouq et de safran.
Au matin, lorsque Khouwailid se réveilla, voyant ces aromates, il dit: Que signifie ceci? On lui répondit : Tu as marié hier Khadidja à Mohammed, le neveu d’Aboa-Talib. Khouwailid le nia. On lui dit: Tu lui as donné Khadidja en présence de tous les Qoraischites et des habitants de la Mecque. Alors il se rendit auprès de Khadidja et lui dit : Que signifie ce langage, que je t’aurais mariée hier à Mohammed? Khadidja répondit : Tu le sais bien, que te dirai-je Khouwailid: J’irai aujourd’hui dans l’assemblée des Qoraischites, an temple de la Ka`ba, et je me dédirai; j’intenterai un procès à Abou-Talib et je querellerai Mohammed, afin qu’il te répudie. Khadidja dit : Ne le fais pas, tu me déshonorerais; si ce n’est pas une honte de séparer une femme de son mari, il est déshonorant pour elle de le quitter sitôt. Je suis une femme considérée; personne ne me soupçonne de rien, et l’on sait que je n’ai pas de passion pour Mohammed; on dira donc que tu as conclu cette affaire avec Abou-Talib. par amitié pour lai. mais si tu en fais un litige, on causera sur moi, et cela sera fâcheux pour moi. Khouwaïlid répliqua : Les personnages les plus importants de la Mecque t’ont demandée en mariage, et j’ai refusé de te donner, et je l’accorderais maintenant à un homme pauvre! Que dira-t-on? Khadidja répondit : On sait que je n’ai pas besoin de la fortune d’un autre; ce qu’il faut, c’est que j’épouse un homme qui soit mon égal. Or Mohammed est mon égal dans la famille des Qoraischites; il a une bonne réputation parmi les hommes, il est connu pour sa probité et son honnêteté; personne ne le soupçonne d’aucun des vices dont on accuse d’ordinaire les jeunes gens. Plus tu considéreras cette affaire, plus elle te semblera acceptable. Khouwaïlid garda le silence, et ne parla plus de ce mariage. Le lendemain, Khadidja installa Mohammed chez elle. Quelques traditions rapportent que le père de Khadidja était déjà mort, et que c’est son oncle Amr, fils d’Asad, qui la maria. (tabari t2 ch LXVII p 382)
Suite : Prédication à la Mecque