Prédication à la Mecque

 

Début des conversions

On disait, dans les réunions de la mosquée, que Moham­med avait fondé une nouvelle religion, qu’il prétendait être le prophète de Dieu et avoir reçu de Dieu un message; que quelques personnes avaient cru en lui et pratiquaient la prière en secret. Abou-Djabl, fils de Hischàm, parla ainsi : Si j’apprends que quelqu’un ait cru en lui, j’écraserai se tète comme celle d’un serpent; et si je vois Mohammed venir à la mosquée et adorer un autre objet que Hobal, je lui lancerai à la tête avec une pierre et ferai jaillir son cerveau; et Abou-Tàlib perdra le commandement, quand j’aurai frappé son neveu. (tabari t2 ch LXX p401)

Conversion d’Omar

Omar prononça la formule de foi et dit ensuite au Prophète : Que faut-il faire maintenant? Il faut accomplir la prière, dit Mohammed. Qu’est-ce que la prière? C’est l’action de prier Dieu. Où faut-il prier? Pour le moment, dit Mohammed, il faut le faire en secret, jusqu’à ce que nous puissions le faire publiquement. `Omar dit : Nous avons adoré Lat et Hobal en public, et nous devrions adorer Dieu en secret! Viens, sor­tons. Le prophète et tous ses compagnons se rendirent à la mosquée, firent les tournées autour du temple et prièrent en public. Les principaux personnages qoraischites qui s’y trou­vaient n’osèrent rien dire, parce que `Omar était avec le prophète. A partir de ce moment, Mohammed y accomplissait sa prière, et venait librement au temple, lui et ses compa­gnons. Trois ans après, Dieu lui envoya ce verset : « 0 apôtre, fais connaitre ce qui t’a été envoyé de la part de ton Sei­gneur, » etc. (Sur. 5, vers. 71.) ([1]) Alors le prophète adressa pu­bliquement sa prédication à tous.
Après avoir reçu ce verset, le prophète se rendit au temple de la Ka`ba et le récita devant les hommes. C’est dans la mos­quée qu’il leur adressa le premier appel. Ensuite il alla au mont Çafd, éleva la voix, et tous les habitants de la Mecque s’y réunirent. Mohammed leur parla ainsi : Quelle conduite ai-je tenue parmi vous? Ils répondirent : Tu es un homme véridique et sûr; nous n’avons jamais entendu de toi un mensonge. Mohammed reprit : Maintenant je dis : Je suis l’a­pôtre de Dieu, envoyé vers vous. Adorez Dieu et abandonnes les idoles, sinon le châtiment descendra sur vous du ciel et vous serez exterminés. Abou-Lahab, son oncle, qui se trouvait dans l’assistance, se leva et dit : Toi, Mohammed, tu veux nous appeler à une religion. Sois maudit, toi et ta religion. Il engagea le peuple à se retirer, en disant : Allez, ce Moham­med est fou. Alors Dieu envoya à son intention les versets suivants : «Que les deux mains d’Abou-Lahab périssent »,  etc. (Sur. 111, vers. 1 et suiv.) (Tabari t2 ch LXXI p404)

Emigration de quelques compagnons en Abyssinie

Mais leur situation devenant de pins en plus intolérable, à cause de l’hostilité .croissante des infidèles, ils vinrent trouver le prophète et lui dirent : Il nous est impossible d’endurer plus longtemps les vexations, les peines et le mépris dont ces hommes nous accablent. Nous craignons de commettre quelque action ou de laisser échapper une parole que Dieu-désapprouverait. Au­torise-nous à quitter la Mecque et à nous rendre dans une autre contrée, jusqu’à ce que tu reçoives de Dieu la permission de faire la guerre. Le prophète leur accorda cette autorisation, en leur disant: Allez dans l’Abyssinie, dont les habitants sont chrétiens, possesseurs d’un livre sacré, et plus rapprochés des musulmans que les idolâtres. Le Nedjàschi est un roi qui ne commet jamais d’injustice envers personne. Alors une partie des compagnons du prophète se rendit en Abyssinie. (tabari t2 ch LXXII P416)  (bukhari :2297 2630)

Abou Moûsa a dit : Nous apprîmes l’émigration de l’envoyé de Dieu pendant que nous étions au Yémen. Je partis aussitôt le rejoindre avec deux de mes frères plus âgés que moi : Abou Burda et Abou Ruhm. Nous nous embarquâmes sur un navire qui nous jeta sur le pays du Négus, en Abyssinie. Nous rencontrâmes là Ja’far Ibn ‘Abî Tâlib ainsi que ses compagnons. Ja’far dit : « L’envoyé de Dieu  nous a envoyés ici et nous a ordonnés de rester. Restez donc avec nous ». Nous demeurâmes ensemble jusqu’au jour où nous nous mîmes tous en route. Nous rejoignîmes l’envoyé de Dieu au moment où il s’emparait de Khaybar. […] (muslim :4558)

 

Miracles

Il y a de nombreux hadiths où l’eau ou la nourriture est miraculeuse : des prières exhaussées pour la pluie (bukhari :813 muslim  :104 1493), des outres remplies indéfiniment (Muslim  :1100), des dattes abondantes (bukhari :2127 2781), du foie de brebis abondant (bukhari :2618), des récits rappelant la multiplication des pains (bukhari :602 982, muslim  :3800 3259)

 

Une guérison

D’après Anas, le prophète rendit visite à un musulman qui s’était affaibli jusqu’à ce qu’il fut devenu comme un poulet. Alors le Prophète dit : « Est-ce que tu faisais une invocation précise ou une certaine requête (à Dieu)? ». Et l’homme répondit : « Oui! Je disais : Seigneur! Si jamais Tu me préserves un châtiment dans l’au-delà, anticipe-le-moi ici-bas (estimant une horreur atténuée) ». Sur ce, le Prophète dit : « Gloire et pureté à Dieu! Tu ne peux pas le supporter. Pourquoi donc ne dis-tu pas : Seigneur! Accorde nous belle part ici-bas et belle part aussi dans l’au-delà; et protège-nous du châtiment du Feu Puis le Prophète invoqua Dieu en sa faveur et l’homme fut guéri.  (Muslim  :4853)

 

Le soleil arrêté

l’envoyé de Dieu a dit : Un des prophètes partit en expédition et dit à son peuple : « Que ne me suivent pas : celui qui a contracté mariage et ne l’a pas encore consommé et qui désire le faire; celui qui a construit une maison dont il n’a pas encore élevé le toit et celui ayant acheté des brebis ou des chamelles pleines, attend qu’elles mettent bas ». Puis, il partit et, étant arrivé près d’un village à l’heure de la prière de `asr, ou tout près de cette heure, il dit au soleil : « Toi, soleil, tu es ordonné par Dieu ainsi que moi. Ô mon seigneur! Retiens-le dans sa course, qu’il nous éclaire ». Le soleil fut alors arrêté, jusqu’à ce que Dieu eut donné la victoire à son prophète ». (muslim  :3287)

La lune fendue

(54 :1) L’Heure approche et la lune s’est fendue. Et s’ils voient un prodige, ils s’en détournent et disent : « Une magie persistante » et ils [le] traitent de mensonge et suivent leurs propres impulsions, or chaque chose arrivera à son terme [et son but]. Ils ont pourtant reçu comme nouvelles de quoi les empêcher (du mal); [Cela est] une sagesse parfaite. Mais les avertissements ne [leur] servent à rien.

 

Anas a dit : « Les gens de La Mecque ayant demandé à l’envoyé de Dieu de leur faire voir un miracle. Il leur fit voir, à deux reprises, la lune fendue en deux ». (Muslim  :5013)

Mohamed expulsé de la mosquée de la Mecque

Le prophète continuait sa prédication, et l’on n’osait pas s’y opposer, par respect pour Abou-Talib, mais on frappait et l’on insultait ses amis. Alors fut révélé le verset suivant : «Certes, vous et les idoles que vous adorez, à côté de Dieu, vous serez la proie de l’enfer,, etc. (Sur. 21, vers. 98.) Le prophète vint à la mosquée et proclama ce verset devant le peuple. Les hommes se tournèrent tous contre lui, l’expul­sèrent de la mosquée et se rendirent ensuite auprès d’Abou-Tàlib. Ils lui dirent : Notre patience est à bout» Ton neveu insulte nos divinités. Il a introduit une religion nouvelle, et nous l’avons supporté. Il nous a insultés en disant que nous sommes des sots; noua l’avons supporté. Il a dit que nous et nos pères nous irons en enfer, et nous l’avons supporté. Maintenant il se met à insulter nos dieu:. Dis-lui qu’il fasse ce qu’il voudra, mais qu’il n’attaque pas nos dieux; qu’il s’oc­cupe de son dieu et de sa religion. S’il ne le fait pas, nous le frapperons, et nous le chasserons de la ville. (Tabari t2 ch LXXII p406)

Versets sataniques

Les incrédules, fatigués de la prédication du prophète, l’appelèrent à la mosquée et lui parlèrent ainsi : Nous allons te faire une proposition équitable. Si tu veux que nous adorions ton dieu, adore aussi nos divinités; de cette façon tu seras de notre religion, comme nous serons de la tienne; si notre culte est le vrai, tu en auras l’avantage, et si c’est le tien qui est le vrai, nous aurons l’avantage de celui-ci. Alors Dieu révéla les versera suivants «  Dis : M’ordonnerez-vous d’ado­rer un autre dieu, d’ignorants! » etc. (sur. 39, vers. 64); et cet autre verset : « O infidèles, je n’adorerai point ce que vous adorez, etc. (sur. 109, vers. 1 et suiv.), c’est-à-dire gardez votre religion, et moi je garderai la mienne. Les infidèles reconnurent qu’il n’accéderait pas à leur religion. Ensuite Dieu révéla le verset suivant « Peu s’en est fallu qu’ils ne t’aient détourné de ce que nous t’avons révélé,,, etc. (Sur. 17, vers. 73.)
[…]
Il se rendit à la mosquée, où étaient réunis les Qoraïschites, et récita cette sourate [l’étoile]. Lorsqu’il fut arrivé au verset : «  Que croyez-vous de Làt, d’Ozza et de Menât, la troisième? Auriez-vous des males et Dieu des femelles?, (sur 53, vers. 19 et suiv.), Iblis vint et mit dans sa bouche ces pa­roles : « Ces idoles sont d’illustres déesses, dont l’intercession doit être espérée », Les incrédules furent très-heureux de ces paroles et dirent : Il est arrivé à Mohammed de louer nos idoles et d’en dire du bien. Le prophète termina la sourate, ensuite il se prosterna, et les incrédules se prosternèrent à son exemple, à cause des paroles qu’il avait prononcées, par erreur, croyant qu’il avait loué leurs idoles. Le lendemain, Gabriel vint trouver le prophète et lui dit : O Mohammed, récite-moi la sourate de l’Étoile. Quand Mohammed en répétait les termes, Gabriel dit : Ce n’est pas ainsi que je te l’ai trans­mise; j’ai dit: « Ce partage est injuste », (Sur. 62, vers. 22.) Tu l’as changée et tu as mis autre chose à la place de ce que je t’avais dit. Le prophète, effrayé, retourna à la mosquée et récita la sourate de nouveau. Lorsqu’il prononça les paroles : «Et ce partage est injuste » les incrédules dirent : Mohamed s’est repenti d’avoir loué nos dieux.(Tabari t2 ch LXXIII p421-423)

Tabari écrit dans Tarikh al Moulouk va al Rossal, page 880 : « Puisque le prophète d’islam s’est aperçu du fait que la tribu Quoriche est réticente à son égard et puisque cela lui fut pénible à supporter, il souhaita que quelque chose vienne de la part de Dieu pour les rapprocher à lui, lorsque cette idée a émergé dans son esprit, Dieu a révélé ces versets : « Serment à cette étoile quand elle se couche, que votre ami ne s’est pas égaré et n’a pas adhéré au faux et ne parle pas suivant son désir. (la sourate 53, l’Etoile, versets de 1 à 3). Et lorsqu’il arrive à ce verset que: « Apprenez-moi sur la Lât, l’Osâ et Manât, cette troisième et dernière idole ». (A ce moment) Le Satan lui fait dire que : « Ces idoles sont éminentes et leur intercession est affirmée«  (la sourate 53, versets 19 et 20). Lorsque les Quoriche ont entendu la vénération de leurs dieux (par Mohammad), ils s’en sont réjouis et lorsque Mohammad est, dans son énonciation, arrivé au moment où il fallait prosterner, il a fait la prosternation et les autres qui étaient dans la mosquée, contents de la vénération de leurs dieux par Mohammad, en ont fait autant. Tout croyant ou renégat a prosterné… et quand les Quoriche sont sortis de la Mosquée, ils furent joyeux et disaient:  » Mohammad a rappelé nos dieux en bons termes et les a traités d’éminents dont l’intercession est approuvée ». Alors Gabriel est venu après quelques jours et dit (au prophète d’islam) : « O Mohammad ! Qu’as-tu fait ? Tu as énoncé aux gens quelque chose que je n’avais pas apporté de la part de Dieu et tu as énoncé une parole que Dieu ne t’avait pas dite ». Et le prophète d’islam s’est attristé et a eu peur de Dieu, mais l’honoré et glorieux Dieu fut miséricordieux avec lui et a envoyé un verset qui a allégé sa tâche et a dit: « Avant lui aussi, les prophètes avaient des souhaits et le Satan a fait venir leurs souhaits dans leur énonciation ».

[1] Outre que la sourate V est post hégire, donc bien plus tardive, c’est aujourd’hui le verset 67, Des versets auraient été retirés ?

Suite : L’hégire – émigration à Médine

 

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