Expéditions

Les juifs de Médine

Les alentours de Médine étaient habités par des juifs, répartis par groupes dans des forteresses, telles que celle de Khaïbar, celle de Fadak, celle des Qoraïzha et celle des Na­dhir. A son arrivée à Médine, le prophète les avait appelés à l’islamisme[1]; mais ils n’avaient pas cru. Alors il avait conclu avec eux un traité, par lequel ils s’étaient engagés â ne point le combattre. (Tabari t3 ch1 p1)

Les juifs expulsés du hedjaz

Abou Horaïra a dit : « Nous nous trouvions à la mosquée, quand le prophète sortit et nous dit: « Allez vers les Juifs. » Nous allâmes ensemble jusqu’à leur école et le prophète leur dit : « Convertissez-vous à l’Islam, vous serez sauvés et apprenez que la terre appartient à Dieu et à son envoyé et que je tiens à vous expulser de ce pays. Que ceux qui pourront vendre leurs biens le fassent, car la terre appartient à Dieu et à son envoyé. »  (Bukhari :3167)

Les juifs de Médine massacrés, leurs femmes et leurs enfants en esclavage

Et Il a fait descendre de leurs forteresses ceux des gens du livre qui les avaient soutenus [les coalisés], et Il a jeté l’effroi dans leurs cœurs; un groupe d’entre eux vous tuiez, et un groupe vous faisiez prisonniers. Et Il vous a fait hériter leur terre, leurs demeures, leurs biens, et aussi une terre que vous n’aviez point foulée. Et Allah est omnipotent. (33 :26)

Ibn ‘Omar  a dit : Les juifs des Banû An-Nadîr et des Banû Qurayza ayant attaqué le prophète , celui-ci expulsa les Banû An-Nadîr, mais maintint les Banû Qurayza par mesure de faveur jusqu’au jour où, ceux-ci l’ayant de nouveau attaqué, il mit alors à mort leurs hommes et partagea leurs enfants, leurs femmes et leurs biens entre les musulmans. Toutefois quelques gens des Banû Qurayza se rallièrent au prophète  qui leur accorda la sécurité et ils se convertirent à l’islam. Le prophète expulsa de Médine tous les juifs : ceux de la tribu des Banû Qaynuqâ`, ceux de la tribu des Banû Hâritha et tous les juifs de Médine.  (Muslim :3312 3315)

Abou Sa’îd Al-Khoudri  a dit : Les Banû Qurayza mirent leur sort à la sentence de Sa`d Ibn Mu`âdh. L’envoyé de Dieu  envoya chercher ce dernier. Sa`d arriva, porté sur un âne. Lorsqu’il approcha de la mosquée, l’envoyé de Dieu dit aux ‘Ansâr : « Levez-vous devant votre maître (ou selon une variante : le meilleur d’entre vous)! », puis il dit à Sa`d : « Ces gens se remirent à ta sentence ». – « Eh bien! Moi, je décide, répondit Sa`d, que les combattants d’entre eux soient mis à mort et que leurs femmes et leurs enfants soient captivés ». – « Tu as rendu à leur encontre, dit alors le prophète , la sentence même de Dieu (ou selon une variante : du roi des cieux) ». Peut-être Ibn Al-Muthannâ a-t-il dit : « Tu as rendu à leur encontre la sentence même du roi ». (Muslim :3314)

les beni al mustalak

Ibn `Awn: Comme j’avais écrit à Nâfi’, celui-ci m’écrivit de son côté ceci: Le prophète attaqua les béni al-Mustalaq le jour où ils ne s’en doutaient pas et au moment où leurs troupeaux étaient près de l’eau à s’abreuvoir… Il put abattre quelques-uns de leurs guerriers et capturer leurs enfants; c’est en ce jour même où il captura Juwayriyya. C’est ibn `Umar qui m’a rapporté ce hadith; il était dans cette expédition.  (bukhari :2541)

(bukhari :3167 Muslim  :2451 3311) expulsion des juifs

Le viol des captives

« L’apôtre d’Allah envoya une expédition militaire à Awtas lors de la bataille de Hunain. Ils se battirent avec leurs ennemis. Ils les vainquirent et prirent les survivants comme prisonniers. Certains des disciples de l’apôtre d’Allah hésitaient à violer les femmes capturées en présence de leurs maris qui étaient des infidèles. Alors Allah le grand, renvoya les fidèles au verset du Coran (Coran 4:24) « Il vous est aussi interdit d’épouser des femmes déjà mariées, à moins qu’elles ne soient vos captives de guerre« . (Abu Dawud, sahih 2150)

A la suite de la bataille du fossé, où les mecquois échouèrent à prendre Médine, mahomet se retourna contre la dernière tribu juive Durant la nuit, des fosses suffisamment grandes pour contenir les corps furent creusées de l’autre côté de la place du marché. Au matin, Muhammad ordonna que les hommes captifs soient emmenés par groupes de cinq ou six à la fois. On les faisait asseoir sur un rang au bord de la tranchée qui deviendrait leur tombe. On les décapitait et les corps étaient précipités dans la fosse. (…) La boucherie, commencée tôt le matin, dura tout le jour et se prolongea dans la soirée à la lumière des torches. Après avoir ordonné que le sol détrempé par le sang des sept à huit cents victimes fût aplani sur leurs restes, Muhammad abandonna l’horrible spectacle pour aller se consoler avec les charmes de Rihana, celle-là même dont le mari et tous les parents mâles venaient juste de périr dans le massacre.

Les juifs de Kaybar

‘Anas ben Mâlik: Le Messager de Dieu fit la prière du subh pendant la dernière partie de la nuit puis se mit sur sa monture et dit: « Dieu est grand! Khaybar est détruite… Lorsque nous nous abattons sur l’aire d’une peuplade, mauvais matin sera-ce pour ceux à qui aura été donnée l’alarme. » Les habitants de Khaybar sortirent en courant dans les ruelles et en s’écriant: « Muhammad et [son] armée! » En effet, le Messager de Dieu [leur livra ensuite bataille] et remporta la victoire: il abattit les guerriers et captura les femmes.
Parmi les captives, il y avait Safiyya qui fut tout d’abord de la part de Dihya al-Kalby mais elle passa ensuite à la possession du Messager de Dieu qui l’épousa en lui donnant comme dot sa propre liberté.  (bukhari :947 371 2893)

Empoisonnement de Mohamed par Safiyya

Ibn Ishaq, pour incriminer les juifs et faire passer Mohamed pour un martyre, accuse une juive prénommée Zaynab, dont le père, l’oncle et le mari.s avaient été tués durant la bataille, d’avoir empoisonné Mohamed, qui mourra après une longue agonie de 4 ans.

Lorsque l’Envoyé d’Allah a tout réglé, Zaynab bint al-Hârith, la femme de Sallâm b. Mishkam, lui fit cadeau d’une brebis grillée. Elle s’était informée auparavant sur la partie de la brebis que l’Envoyé d’Allah aimait le plus, et on lui dit que c’est le bras. Alors elle y mit beaucoup de poison, tout en empoisonnant le reste de la brebis. Elle l’apporta et quand elle la mit entre les mains de l’Envoyé d’Allah, il prit le bras de la brebis, il en mâcha un morceau qu’il ne trouva pas facile à avaler. Avec lui se trouva Bishr b. al-Barâ’ b. Ma’rûr, qui en a pris comme l’Envoyé d’Allah mais il l’avala. Quant à l’Envoyé d’Allah, il rejeta le morceau qu’il avait pris, et dit : « cet os m’informe qu’il est empoisonné ». Il appela Zaynab bint al-Hârith et la questionna ; elle avoua. Il lui dit : « qu’est-ce qui t’a amené à faire cela ? » Elle répondit : « tu as fait contre mon peuple ce qui n’est pas caché à toi. Alors je me suis dit : s’il était un roi, je me serai débarrassé de lui ; et s’il était Prophète, il serait averti ». L’Envoyé d’Allah passa outre à la croire. Quant à Bishr il mourut pour suite de ce qu’il avait mangé. (La vie du Prophète Muhammad, Ibn ‘Ishaq, Tome II, p.282-283)

‘Anas ben Mâlik : Une juive apporta au prophète une brebis empoisonnée et il en mangea une partie… On fit venir ensuite cette femme juive et on dit au prophète: « Ne devons-nous pas la tuer? – Non, répondit-il ».
Anas: J’ai toujours reconnu cet empoisonnement sur la luette du messager de Dieu. (bukhari :2617)

Lorsqu’il s’est avéré qu’elle [Zaynab] l’avait empoisonné, on lui a dit : « tue-la » et il a répondu : « non ». Quand Bichr bin al-Barâ’ est mort, le Prophète l’a donnée à la famille de Bichr et ils l’ont tuée en représailles. Alors ils ont raison de dire qu’il ne l’a pas tuée, c’est-à-dire, pas sur le coup, et ils ont raison de dire qu’il l’a tuée, c’est-à-dire, après coup, et Allah sait mieux. (Awn al-Ma’boud Charh Sunan Abi Dâwoud, Mohammad Shams al-Haqq al-‘Azîm Abâdi, volume 12, p.149, n°4510, Dâr al-Kotob al-‘Ilmiya, 1415  )

Abou ‘Ishâq a dit : Je demandai à Zayd Ibn Arqam : « A combien d’expéditions as-tu participé avec l’envoyé de Dieu ? ». – « A dix-sept », répondit-il. Zayd Ibn Arqam m’a raconté que l’envoyé de Dieu fit dix-neuf expéditions militaires et qu’après l’hégire il accomplit une seule fois le Hajj, celui d’adieu. (muslim  :2198)

Ambassade de Mohamed à Yezdegerd, roi des perses

Nous étions des hommes vivant dans l’erreur. Alors Dieu eut pitié de nous et nous envoya un prophète, qui était de notre race, de la partie la plus noble de notre pays, et ce prophète nous a conduits des ténèbres du paganisme vers la lumière de la vraie religion. Maintenant il est mort; mais en mourant il nous a recommandé de faire la guerre à tous ceux qui, sur toute la terre, ne sont pas de notre religion : ils doivent l’adopter, ou consentir à payer tribut, ou nous résister par les armes. Nous venons donc à toi pour te faire cette déclaration. Si tu crois en notre religion, nous te laisserons ton royaume. Si tu ne veux pas croire, paye tribut; mais si tu ne veux ni l’un ni l’autre, prépare-toi à ta guerre.  (tabari t3 ch XLI p387)

Les alliés chrétiens

La bataille [de Bowaïb] étant engagée, les musulmans fléchirent, un grand nombre d’entre eux furent tués et les autres se mirent à fuir. En voyant cette déroute, Mouthanna se dirigea vers les chrétiens et leur dit – Il faut quo vous fassiez une charge. Un jeune homme, nommé `Hamons, qui était parmi ces chrétiens, s’écria : 0ù est le chef des Perses, Montrez-le-moi. On le lui indiqua. Alors il ne le perdit pas de vue, jusqu’à ce que Mi’hràn fit avancer son cheval dans les rangs des combattants; il le visa et le perça d’un coup de flèche de part en part. Mi’hrân tomba par terre et mourut. L’armée perse recula. `Hamous monta le cheval de Mi`hrân, le fit courir et chanta : Je suis le jeune Thagblabite qui a tué Mi`hran, le chef des Perses ! (tabari t3 ch XXXIX p382)

Attentats ciblés

Assassinat de ka’ab

Ka`b était un juif, l’un des principaux des Beni-Nadhir. […], et il avait acquis une fortune considérable. Il avait de l’éloquence et était poète, car son père était de la tribu de Tayy, taudis que sa mère appartenait aux Beni-Nadhir. Or le jour où Zaid, fils de `Hàritha, arriva aux portes de Médine avec la nouvelle de la victoire des musulmans, et qu’il énumérait les chefs qoraischites qui avaient été tués, Ka’b, se trouvant là, dit : Cela est impossible. Tous ces Qoraischites, en effet, étaient ses parents. Lorsque la nouvelle se confirma, il se rendit à la Mecque, consola les habitants, composa des élégies sur les morts et des satires contre le prophète et contre ses compagnons. Ensuite il revint à Médine, et le même jour le prophète apprit qu’il avait fait. des satires contre lui. […] Un jour qu’il se trouvait au milieu de ses compagnons, et que l’on parlait de Ka`b, fils d’Aschraf, le prophète se plaignit de lui et dit: Qui donnera sa vie à Dieu, et tuera cet homme ? L’un des Ançàr, nommé Mohammed, fils de Maslama, dit: Moi j’irai, et je le tuerai, O apôtre de Dieu ! Le prophète le remercia vivement. (Tabari t3 ch VI p7-12 ) (bukhari :2510, muslim  :3359)

Assassinat de Sallâm
L’un des principaux juifs de Khaibar, Sallâm, fils d’Abou’1-`Hogaiq, fut tué par ordre du Prophète. Sallâm, surnommé Abou-Râfi`, était le chef des juifs de Khaibar, et. résidait dans cette ville. C’était un homme considérable, très-riche et maniant bien la parole. Il avait été lié d’amitié avec Ka`b, fils d’Aschraf, et il faisait également des satires contre le prophète. (Tabari t3 ch VII p13 )

La population de Médine se composait de deux tribus, les Aus,, les moins nombreux, et les Khazradj. Ces deux tribus étaient en rivalité entre elles, et si l’une accomplissait quelque action d’éclat, l’autre cherchait également à en accomplir. Les sept hommes qui avaient tué Ka`b appartenaient tous à la tribu d’Aur. Alors les hommes de Khazradj se réunirent et dirent : Il faut que nous aussi nous tuions un des principaux personnages des juifs, pour être agréables au Prophète; et ils résolurent de massacrer Abou-Raft, chef des juifs de Khaïbar, qui étaient les plus nombreux. ils firent part de leur dessein au Prophète, qui l’approuva. (tabari t3 ch VII p13)

ben `Azib dit: «Le messager de Dieu envoya un groupe d’Ansarites vers Abu Raft’ afin de l’exécuter… L’un d’eux laissa le groupe et entra dans le fortin [de l’ennemi]. Le voilà qui rapporte les faits: J’entrai dans un enclos de bêtes à eux… Ils fermèrent le portail du fortin, mais une fois que vous le rencontrez! et sachez que le paradis est sous l’ombre des sabres. » Ensuite il dit: « O Dieu! Toi qui as fait descendre le livre et qui fais courir les nuages, vaincs-les et accorde-nous la victoire contre eux! »» (bukhari :3022)

(bukhari :3147 Muslim  :1758) Répartition du butin sauf les ansars pour les nouveaux convertis

La  liste est longue de ceux qui récitaient des poèmes contre Mahomet et qu’il fit exécuter (Asma bint Marwan, Abu ‘Afak, Al Nadr, Ka’b ibn al-Ashraf, Abu Rafi ‘ibn Abi Al-Huqaiq, Fartana, Quraybah, Ka’b ibn Zuhayr ibn Abi Sulama, Al-Harith bin al-Talatil, Abdullah ibn Zib’ari, Hubayrah, …) Voir http://www.doc-developpement-durable.org/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/SurIslam/Liste_des_meurtres_ordonnes_ou_soutenus_par_Muhammad.htm

La charte de Médine

Au nom de Dieu, le Compatissant, le Miséricordieux.

1- Voici ce qu’a prescrit le Prophète Muhammad aux croyants et aux musulmans d’entre les Qurayshîtes et les Yathrébîtes et à ceux qui les ont suivis puis se sont joints à eux et ont combattu avec eux.

2- Ceux-là forment une seule et même communauté, en dehors du reste des hommes.

3- Les émigrés Qurayshîtes, comme de règle chez eux, se cotiseront pour acquitter le prix du sang et paieront en toute bienfaisance et en toute justice, parmi les Croyants, la rançon de leurs prisonniers.

4- Les Banû ‘Awf, comme de règle chez eux, se cotiseront de la même manière que par le passé et chaque collectivité paiera, en toute bienfaisance et toute justice la rançon de son prisonnier.

5- De même, les Banû el-Hârith, comme de règle chez eux, se cotiseront de la même manière que par le passé et chaque collectivité paiera, en toute bienfaisance et toute justice la rançon de son prisonnier.

6- De même, les Banû Sâ‘da, comme de règle chez eux, se cotiseront de la même manière que par le passé et chaque collectivité paiera, en toute bienfaisance et toute justice la rançon de son prisonnier.

7- De même, les Banû Jushan, comme de règle chez eux, se cotiseront de la même manière que par le passé et chaque collectivité paiera, en toute bienfaisance et toute justice la rançon de son prisonnier.

8- De même, les Banû En Najjâr, comme de règle chez eux, se cotiseront de la même manière que par le passé et chaque collectivité paiera, en toute bienfaisance et toute justice la rançon de son prisonnier.

9- De même, les Banû ‘Amr Ben ‘Awf, comme de règle chez eux, se cotiseront de la même manière que par le passé et chaque collectivité paiera, en toute bienfaisance et toute justice la rançon de son prisonnier.

10- De même, les Banû al-Nabît, comme de règle chez eux, se cotiseront de la même manière que par le passé et chaque collectivité paiera, en toute bienfaisance et toute justice la rançon de son prisonnier.

11- De même, les Banû al-Aws, comme de règle chez eux, se cotiseront de la même manière que par le passé et chaque collectivité paiera, en toute bienfaisance et toute justice la rançon de son prisonnier.

12- Les croyants ne laisseront aucun des leurs sous la charge de lourdes obligations sans acquitter pour lui, en toute bienfaisance, soit la rançon, soit le prix du sang. Aucun croyant n’ira à l’encontre du mawlâ (client) d’un autre croyant.

13- Les croyants pieux devront se mettre contre celui d’entre eux qui aura commis une violence, un crime ou encore une transgression de droit ou une perturbation quelconque parmi les Croyants. Et les mains de tous se lèveront contre celui-là, fut-il fils de l’un d’eux.

14- Nul croyant ne devra, à cause d’un mécréant, tuer un autre croyant ni soutenir un mécréant contre un croyant.

15- La garantie de Dieu étant une, la protection accordée par le plus humble d’entre les croyants devra valoir auprès de tous, car les croyants sont mawlâs les uns des autres en dehors des autres hommes.

16- Ceux des juifs qui se rallieront à nous auront droit à notre aide et nos soins, sans qu’ils soient opprimés, ni qu’il soit porté secours à quiconque contre eux.

17- La paix parmi les croyants étant une, nul croyant ne devra, dans un combat engagé pour la cause de Dieu, conclure, en dehors d’autres croyants, une paix qui ne soit basée sur l’égalité et la justice entre croyants.

Conquête de la Mecque

Ibn `Abbâs dit: «Lorsque le messager de Dieu a été empêché…, il s’est rasé la tête, a commercé avec son épouse et a égorgé son offrande. L’année suivante, il a pu accomplir la `umra.» (bukhari :1809)

Le prophète se dirigea [vers La Mecque] au mois de dhu­l-qi `da pour faire une `umra, mais les habitants de cette ville refusèrent de le laisser entrer, et ce jusqu’au jour où il conclut avec eux une trêve stipulant qu’il pourrait y entrer et y rester durant trois jours. A la rédaction de la trêve, on écrivit ce passage: Voici ce qu’a conclu Muhammad, messager de Dieu..; ce qui poussa les polythéistes à dire: « Nous n’acceptons pas cela, si nous avions su que tu es messager de Dieu, nous ne t’aurions pas interdit d’entrer. Tu es Muhammad ben `Abd Allâh. – Je suis le messager de Dieu, répondit le prophète, et je suis aussi Muhammad ben `Abd-ul-lâh. » Puis, il dit à `Ali: « Efface: messager de Dieu! – Non, répondit `Ali, je n’effacerai jamais [ton nom]. » Le prophète prit alors le document et écrivit [sic]: Voici ce qu’a conclu Muhammad ben `Abd Allâh: les armes ne seront introduites à La Mecque que dans leurs fourreaux; il ne doit emmener avec lui aucun de ses habitants qui veulent le suivre; il ne doit interdire à aucun de ses hommes d’y rester si jamais ils désirent cela.  Il entra à La Mecque, et une fois le délai expiré, les polythéistes vinrent dire à Ali: « Dis à ton compagnon de quitter [la ville]; la période convenue a pris fin. » En effet, le prophète  quitta la ville (bukhari :2699 3184)

Prise de la Mecque (bukhari :2732)

Ibn `Abbâs : Le prophète a dit: «Dieu a rendu sacrée La Mecque. Elle n’a pas perdu ce caractère avant moi, et elle ne le perdra pas après moi, pas même un seul instant. On ne fauchera donc point ses herbes, on ne coupera pas ses arbres, on ne poursuivra pas son gibier, et on ne ramassera ses objets perdus qu’avec l’intention de les faire annoncer.» Al ‘Abbâs lui demanda alors: «A l’exception du jonc employé pour notre orfèvrerie et nos tombes. A l’exception du jonc», acquiesça le prophète.  (bukhari :1349 1833)

D’après Anas Ibn Mâlik, A l’année de la conquête, l’envoyé de Dieu entra à La Mecque, en portant un casque sur la tête. Alors qu’il l’enleva, un homme vint lui dire : « Ibn Khatal s’est accroché à la housse de la Ka’ba ». -« Tuez-le quand même », dit le prophète. (N.B : Ibn Khatal qui a composé des satires contre le prophète, pensait être inviolable en s’accrochant ainsi). (muslim  :2417)

‘Anas ben Mâlik : En l’an de la victoire, le messager de Dieu entra [à la Mecque] en ayant un casque sur la tête. Lorsqu’il l’enleva, un homme vint lui dire: « Ibn Khatal est accroché aux voiles de la Ka’ba. – Tuez-le! commanda le prophète. »  (bukhari :1846)

Abu Hurayra dit: «A la conquête de La Mecque, le messager de Dieu se leva pour faire un discours aux gens. Il loua et glorifia Dieu puis dit: « Dieu avait empêché l’Éléphant d’attaquer La Mecque mais il a donné pouvoir sur cette ville à son messager et aux croyants. Elle n’a jamais perdu son caractère sacré pour quiconque avant moi; et on ne m’a accordé cela que pour une heure d’un jour; après moi, elle ne perdra jamais ce caractère. Donc, on ne doit pas chasser son gibier, ni arracher ses herbes, ni ramasser ses objets trouvés sauf s’il s’agit de les faire annoncer…Celui à qui on [y] tue un parent est entre deux choix: le prix du sang ou le talion. » Et al-‘Abbâs de dire: « Excepté le ‘idhkhir, car nous l’utilisons pour nos tombes et pour nos maisons. – Excepté le ‘idhkhir, acquiesca le messager de Dieu. » Sur ce, Abu Chât, un homme des gens du Yémen, se leva et dit: « Ecrivez-moi, Messager de Dieu! – Ecrivez cela à Abu Chât, commanda le messager de Dieu.» (bukhari : 2434)

Abou Horaïra a dit : « Durant ce pèlerinage (qui précéda le pèlerinage d’adieu), Abou Bakr m’envoya à Mina, le jour du sacrifice, à la tête du groupe des muezzins, pour avertir qu’aucun polythéiste ne devait plus effectuer le pèlerinage (à la Mecque) à compter de cette année, et pour annoncer que la tournée processionnelle en état de nudité était désormais interdite. » (Bukhari)

Lettre de Mahomet au peuple d’Oman

Paix soit sur celui qui suit le chemin droit ! Je vous appelle à l’islam. Acceptez mon appel, et vous serez indemne. Je suis le messager de Dieu envoyé à l’humanité, et l’annonce sera effectuée sur les mécréants. Si, donc, vous vous identifiez à l’islam, j’accorderai la puissance sur vous. Mais si vous refusez d’accepter l’islam, votre puissance disparaîtra, mes chevaux camperont sur l’étendue de votre territoire et nous régnerons en votre royaume. Signé : Mahomet, messager de Dieu.

Lettre de Mohamed à Héraclius

Lettre de 628 de Mahomet à Heraclius

« … Celles-ci sont les tribus d’Ismaël… Tout ce qu’il restait des enfants d’Israël se joignit à eux, et ils formèrent une armée puissante. Alors ils envoyèrent une ambassade à l’Empereur des Grecs (Héraclius), disant : « Donnez nous cette terre en tant qu’héritage de notre père Abraham et de sa postérité après lui ; nous sommes les enfants d’Abraham ; vous avez tenu notre pays assez longtemps. Donnez le nous en paix, et nous n’envahirons pas votre territoire ; autrement, nous reprendrons avec intérêt ce que vous avez pris. » » (chronique de sébéos)

[…] Héraclius a demandé la lettre du messager de Dieu, laquelle lettre a été lue. Elle contenait: Au nom de Dieu, le tout miséricorde, le miséricordieux. De Muhammad, le serviteur de Dieu et son messager, à Héraclius, le grand chef des Byzantins. Que la paix soit sur celui qui est sur la voie de la Guidance.
Cela dit, je t’appelle selon la formule de l’islam: embrasse l’islam et tu seras sauvé, embrasse l’islam et Dieu te fera part d’une double récompense. Et si tu refuses, tu assumeras les péchés de tes sujets… O vous qui avez reçu l’écriture! adoptons une formule valable pour nous et pour vous [impliquant] que nous n’adorerons que Dieu, que nous ne lui associerons rien d’autre, que nous ne prendrons point les uns parmi les autres des maîtres en dehors de Dieu. S’ils refusent dites-[leur]: « Soyez témoins qu’à la volonté de Dieu nous sommes soumis. » (bukhari :2941)

La première bataille contre les romains

Le père Gallez l’analyse ainsi :

La bataille de Mou’ta en 629 est l’un des rares événements de la vie de Muhammad qui soit attesté par des sources non musulmanes Ceci dit, les historiographes Musulmans tardifs évoquent une nouvelle bataille ayant eu lieu un an après, ou plutôt n’ayant pas eu lieu, les Byzantins s’étant repliés devant les trente mille hommes glorieusement réunis par Muhammad. L’honneur du Prophète de l’Islam est donc lavé, à ceci près que cette non-bataille de Tabuk (N-O de l’Arabie Saoudite) n’est attestée par aucun historien non-musulman ou même simplement ancien, et qu’on ne voit pas ce qu’une armée byzantine serait venue faire dans le désert. Finalement, que peut-on dire des buts poursuivis par Muhammad lors de la bataille de Mu’ta ? Fred Donner pense qu’il voulait soumettre les tribus Arabes (The Early Islamic Conquests, p. 102), dans le but de les enrôler dans la guerre réclamée par la Révélation coranique – cet auteur, récusant toute exégèse du texte, suppose que le Coran existait déjà. Mais, dans la réalité, qu’est-ce qui motivait Muhammad et ses hommes ? Peut-on dire que le projet visait la conquête de la terre sainte et de Jérusalem vers laquelle, justement, tous priaient alors ? Le lieu de la bataillc situé au sud-est du Jourdain exprimerait-il une symbolique essentielle pour les gens de l’époque, la conquête de « la Terre » devant commencer par la traversée du Jourdain. Vérifications faites, deux bourgades se présentent dans l’histoire sous le nom Mou’ta (Mu’tah) : l’une se situait au N-E du Jourdain (et à côté de Bosra ou Bostra), l’autre, plus au sud, est aujourdhui une ville universitaire de Jordanie. Cette dernière, qui était le lieu de garnison de la IVe région militaire byzantine. a donné le nom à la bataille. La Terre Sainte avait été organisée par les Byzantins (ou Romains comme on disait encore à l’époque) en quatre régions. la Judée, la Galilée, le sud de la mer Morte jusqu’à Aqaba, et, à l’est-sud-est, « l’Arabia ». La garnison de cette IVème région était composée de cavaliers (equites), de troupes à pied (scutarii) et d’auxiliaires (Illiriciani). Fin  629, cette garnison, épaulée par un contingent d’Arabes lakhmides, affronta les forces menées par Muhammad. L’événement est relaté par la Chronique de Théophane mais l’idée selon laquelle le but de Muhammad était d’attaquer les Arabes du N-O – que les Romains seraient venus soutenir – ne tient pas. En fait, les auteurs byzantins n’ont jamais compris la nature idéologique du projet : longtemps après, ils croyaient encore que les envahisseurs Arabes étaient des nomades poursuivant simplement une politique de razzias ! De nombreux éléments, résultant d’analyses convergentes, sont à prendre ici en compte pour sortir de la légende et entrer dans l’histoire réelle. C’est cette convergence qui fonde la certitude de l’historien, jamais un document ou un indice à lui tout seul (par exemple, la direction de prière qui était effectivement Jérusalem) : à lui tout seul, tout document sera toujours discutable d’une manière ou d’une autre. Dans le cas présent, le texte coranique lui-même apporte des données qui révèlent une histoire bien différente de celle que les historiographes Musulmans ont composée et imposée deux siècles après les faits grâce au pouvoir des Califes. Au moins un passage se réfère à la défaite de Mu’ta ; or, il a été modifié ! Le but de cette modification pouvait-il être seulement d’effacer ce souvenir ? Il suffisait d’inventer une nouvelle bataille où Muhammad serait vainqueur, et c’est bien ce que les historiographes ont fait avec Tabuk. Il y avait autre chose à occulter qu’une simple défaite, quelque chose de grave : quel était le véritable but de l’expédition et qui étaient ceux qui l’inspiraient. Il apparait d’abord que l’objectif de Muhammad et de ses Arabes était de prendre « la Terre qui est la Palestine comme Régis Blachère l’a bien compris, dont parlent de nomhreux versets coraniques évoquant une « Terre » à récupérer : « nous avons écrit dans les Psaumes après ce Rappel : la Terre, ce sont mes serviteurs, gens de bien qui en hériteront (21 :105) psaume 37 :9 -11-12-22-29. « La ferre appartient à Dieu. II en fait hériter qui Il veut parmi ses créatures, et le résultat appartient aux Pieux » (7 :128). « C’est nous, oui, qui hériterons la Terre » (19 :40) « II est Celui Qui vous a faits lieutenants de la Terre. Il a élevé les uns au-dessus [de ceux] d’autres chemins, afin de vous éprouver en ce qu’il vous a donné » (6 :165).

[1] En 1869, la traduction française de Tabari dit bien l’ « islamisme », à l’époque on ne parlait pas d’amalgame !

Suite : Les femmes de Mohamed