Entrée à Jérusalem

L’entrée à Jérusalem

Après la mort de Mohamed, son successeur, Omar, entre à Jérusalem en 638 avec son conseiller le rabbin juif Kaab, et se prosterne vers les ruines du temple.  Certaines traditions racontent une entrée triomphante d’Omar sur un ânon et se faisant appeler Al Farouk (le sauveur, le séparateur). C’est une reprise de l’entrée de Jésus (mathieu 21 :5) faisant référence à la prophétie (Zacharie 9 :9) mais Omar n’est pas le messie, simplement un roi victorieux.

Voici comment Tabari ([1]) raconte cette entrée et le choix du lieu de construction pour la prière :

« De Rajâ’ Ibn Haywa,qui le tenait d’un témoin : Lorsque `Omar arriva de Jâbiya à Aelia et qu’il s’approcha de la porte de l’oratoire (masjid), il dit : « Surveillez-moi Kab. » Lorsque la porte s’ouvrit devant lui, il dit : « Me voici, mon Dieu, me voici, avec ce que tu aimes de mieux ! » Puis il se dirigea vers la salle, le palais de David.C’était la nuit. Il y pria et l’aube ne tarda pas à monter. Il ordonna au muezzin d’annoncer la prière (de l’aube). Il s’avança et dirigea la prière des assistants ; il leur récita la sourate Sâd [Coran 38] et, au cours de cette récitation, il se prosterna. Puis il se releva et, en second lieu, leur récita le début de la sourate Les Fils d’Israël ([2]).Puis il fit linclination et s’en alla. Puis il dit : « Amenez-moi Kab (al-Ahbâr). » On le lui amena. Il lui dit : « A ton avis, où ferons-nous le lieu de prière ? » Il répondit : « En direction du Rocher. » `Omar lui dit : « Par Dieu, Ka’b, tu te conformes au judaïsme, car je t’ai vu enlever tes sandales. » Ka`b lui dit : « Je voulais le fouler de mes pieds nus. » `Omar lui dit : «Je t’ai bien vu. Mais non ! nous ferons le lieu de prière à la partie antérieure du Rocher, de la même façon que l’envoyé de Dieu a fait lorientation de la prière (qibla) de ses mosquées dans leur partie antérieure. Va donc ! Ce n’est pas vers le Rocher que nous avons reçu l’ordre (de nous orienter) mais vers la Ka’ba. » II établit donc l’orientation de la prière en avant du Rocher. Puis il se releva de son lieu de prière et alla vers une décharge publique sous laquelle les Byzantins avaient enseveli le Temple (Bayt al-Maqdis) du temps des Fils d’Israël. Lorsquil y alla, on lui en dégagea une partie, laissant la plus grande partie ensevelie. Il dit : « O hommes, faites comme je fais. » II se mit en position assise (les mains sur les genoux) devant ses fondations,  et il fit de même devant une des ouvertures de ses cavités. Il entendit derrière lui le cri : «Allâh est très grand! (Allâh akbar). » Or il n’aimait pas les comportements déplacés en quoi que ce fût. Il dit : « Qu’est-ce que cela? » On lui dit « c’est Kacb qui a crié Allâh akbar et les gens ont fait de même. » Il dit : « Amenez-le-moi. » On le lui amena. Ka`b dit : « Commandeur des fidèles, depuis cinq cents ans un prophète avait annoncé ce que tu as fait. – Comment cela? » demanda-t-il. Il dit : «Les Romains ont attaqué les Fils d’Israël et leur ont succédé au pouvoir, et ils ont enseveli le Temple. Puis sont venus leurs successeurs. Ceux-ci n’ont pas tardé à être attaqués par les Perses, lesquels ont opprimé les Fils d’Israël. Puis les Byzantins (Rûm) ont pris leur place jusqu’à ce que tu sois investi du pouvoir. Or Dieu avait envoyé un prophète sur la décharge publique et ce prophète avait dit : « Réjouis-toi, Jérusalem, le Sauveur (al-Farûq) viendra à toi et te nettoiera de tout ce qui te recouvre.«  Et un prophète avait été envoyé à Constantinople. Il se tenait debout sur la colline et avait dit : « O Constantinople, qu’ont fait les gens de mon temple ! Ils l’ont détruit et t’ont assimilée toi-même à mon Trône ; et ils se sont mis à la première place à mon détriment. J’ai décidé de faire un jour de toi une terre désolée où personne ne se réfugiera, et où l’on ne se mettra plus à l’abri sous le couvert de Qédar, de Saba et de Wadân, car le soir ne leur surviendra pas qu’il n’en reste rien ». [Zacharie 9, 9 et Isaïe 62, 11 ; Ézéchiel, chap. 26-28, en particulier 27, 12-24] »

Mais, après la prise de Jérusalem, la non venue du messie promis causa la rupture entre nazaréens et arabes, le calife, lieutenant de dieu sur la terre, dut faire disparaitre les origines judéo-nazaréennes de l’islam, en Syrie, et les remplacer par une fiction d’arabes ignorants, polythéistes, que Mohamed aurait convertis, à la Mecque. La Mecque, que l’on déclara fondée par Abraham et Ismaël, où on construisit un temple remplaçant à la fois celui de Jérusalem et le temple patrimonial originel (Pétra) « Alors, Abraham rétablira les assises du Temple avec Ismaël. ». Et s’ensuivit le changement d’orientation de la prière (la qibla) de Jérusalem vers la Mecque. (voir notre page la Mecque ou Pétra)

Suite : La guerre de razzias

[1] Tabarî, Târîkh, I, 2408-2409, cité par A.L. de Prémare dans les fondations de l’islam

voir aussi : notre page et https://archive.is/GeMVV

[2] Coran 17, sans l’ajout du premier verset concernant l’ascension de Mohamed, puisque la sourate s’appelle encore « les fils d’Israël »  et pas « l’ascension de Mohamed ».

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