théorie du jihad

 

Théorie du jihad

Habib Al-Mawardi (972 – 1058) – The Laws of Islamic Governance – Texte reproduit par Andrew Bostom, The Legacy of Jihad, Amherst, Prometheus Books, 2005, pp. 27-28
Les mushrikun (mécréants) du Dar al-Harb (camp de la guerre) sont divisés en deux catégories: premièrement, il y a ceux que l’appel de l’islam a rejoints mais qui l’ont refusé et qui ont pris les armes. Le chef de l’armée peut choisir comment les combattre (…) selon ce qu’il juge être dans le meilleur intérêt des musulmans et le plus douloureux pour les mushrikun. (…) Deuxièmement, il y a ceux que l’invitation à l’islam n’a pas encore rejoints. De telles personnes sont rares de nos jours puisqu’Allah a propagé l’appel de son Messager. (…) Il est défendu de (…) lancer une attaque contre eux avant de les inviter à l’islam, de les informer des miracles du Prophète et de leur en exposer les preuves afin de les inciter à accepter l’invitation. S’ils refusent d’accepter malgré cela, la guerre est déclenchée contre eux et ils sont traités comme ceux qui ont été rejoints par l’appel de l’islam.

 

fatwa du juriste égyptien al Nakkash – 1358 :
les musulmans ne peuvent offrir aux incroyants ni leur amitié ni des postes; les musulmans ne peuvent avoir d’autres sentiments pour les incroyants que la haine.

Ibn al Qifti’s
« Yahyâ an Nahawi » (Jean le Grammairien) décrivit à Amrou, le général arabe conquérant de l’Egypte, les trésors littéraires contenus dans la bibliothèque d’Alexandrie, et que celui-ci en fut émerveillé : « Il m’est impossible, dit-il, de donner aucun ordre à ce sujet, avant d’avoir l’autorisation du chef des Croyants Oumar ibn al Hattâb. Il écrivit donc à Oumar, lui rapportant le récit fait par Yahyâ et lui demanda ses instructions à ce sujet. La réponse qui lui parvint de Oumar était ainsi conçue : « Pour les livres dont tu nous as parlé, s’il y trouve quelque chose qui soit conforme au livre de Dieu (le Coran), le Livre de Dieu nous permet de nous en passer : s’il y trouve quelque chose qui lui soit contraire, ils sont sans utilité ; procède donc à leur destruction. » Amrou les répartit entre les bains d’Alexandrie et les fit brûler dans les chauffoirs. On m’a dit le nombre des bains qui existaient à cette époque, mais je l’ai oublié. On dit qu’ils en furent chauffés pendant six mois. Ecoutez cette aventure et admirez ». (Ta’rih al-Hukama, von Dr Julius Lippert, Leipzig 1903, in-8, p. 8 de l’introduction, p. 355-356)

Ibn Khaldoun (1332-1406) – Les Prolégomènes, IV)
Il est vrai que la plupart des nègres s’habituent facilement à la servitude ; mais cette disposition résulte, ainsi que nous l’avons dit ailleurs, d’une infériorité d’organisation qui les rapproche des animaux brutes. D’autres hommes ont pu consentir à entrer dans un état de servitude, mais cela a été avec l’espoir d’atteindre aux honneurs, aux richesses et à la puissance.

 

Ibn Khaldoun (1332 – 1406)  – Les prolégomènes, Partie I, Paris, Imprimerie impériale, 1863, p. 469
Dans l’islamisme, la guerre contre les infidèles est d’obligation divine, parce que cette religion s’adresse à tous les hommes et qu’ils doivent l’embrasser de bon gré ou de force. On a donc établi chez les musulmans la souveraineté spirituelle et la souveraineté temporelle, afin que ces deux pouvoirs (religieux et politique) s’emploient simultanément dans ce double but. Les autres religions ne s’adressent pas à la totalité des hommes; aussi n’imposent-elles pas le devoir de faire la guerre aux infidèles; elles permettent seulement de combattre pour (leur) propre défense. Pour cette raison, les chefs de ces religions ne s’occupent en rien de l’administration politique. […] Nous ne jugeons pas convenable de salir nos pages en rapportant leurs opinions impies, qui, du reste, sont assez généralement connues. Toutes ces doctrines sont fausses, ainsi que le coran l’a déclaré. Nous n’avons pas à discuter ou à raisonner là-dessus avec eux ; nous n’avons qu’à leur donner le choix de l’islamisme, de la capitation ou de la mort [I p. 476]

 

Que sont devenues les sciences des Perses dont les écrits, à l’époque de la conquête, furent anéantis par ordre d’Omar ? Où sont les sciences des Chaldéens, des Assyriens, des habitants de Babylone ? … Où sont les sciences qui, plus anciennement, ont régné chez les Coptes ? Il est une seule nation, celle des Grecs, dont nous possédons exclusivement les productions scientifiques, et cela grâce aux soins que prit El-Mamoun de faire traduire ces ouvrages (…) Les Musulmans, lors de la conquête de la Perse, trouvèrent dans ce pays, une quantité innombrable de livres et de recueils scientifiques et (leur général) Saad ibn Abi Oueccas demanda par écrit au khalife Omar ibn al-Khattab s’il lui serait permis de les distribuer aux vrais croyants avec le reste du butin. Omar lui répondit en ces termes : « Jette-les à l’eau ; s’ils renferment ce qui peut guider vers la vérité, nous tenons de Dieu ce « qui nous y guide encore mieux » ; s’ils renferment des tromperies, nous en serons débarrassés, grâce à Dieu ! ». En conséquence de cet ordre, on jeta les livres à l’eau et dans le feu, et dès lors les sciences des Perses disparurent » (Ibn Khaldoûn (1332-1401) Prolégomènes, 3e partie, Ed. Quatremère, trad. de Slane, pages 89-90-125)

Voir aussi :

http://www.amazighworld.net/history/modernhistory/articles/arabes_ibn_khaldun.php

 

Ali b. Tâhir al-Sulamî, dans Incitation à la guerre sainte
As-Safî dit : « L’obligation minimum du chef de la Communauté est d’effectuer une incursion par an chez l’Infidèle, soit par lui-même soit par ses troupes, selon l’intérêt de l’islam, de façon que le djihad  ne soit pas abandonné pendant toute une année, sauf raison impérieuse. » (…)
Il s’avère donc qu’en cas de nécessité la guerre sainte devient un devoir d’obligation personnelle, comme à l’heure actuelle où ces troupes-ci fondent à l’improviste sur le territoire musulman.
Abû Hâuod Muhammad al-Gazzali dit : « Chaque fois qu’aucune razzia sera effectuée, tous les musulmans, libres, responsables de leurs actes et capables de porter les armes, sont tenus de se diriger [contre l’ennemi] jusqu’à ce que se dresse une force suffisante pour leur faire la guerre ; cette guerre ayant pour but d’exalter la parole d’Allâh, de faire triompher sa religion sur ses ennemis, les polythéistes, de gagner la récompense céleste qu’Allâh et son apôtre promirent à ceux qui combattraient pour la cause de Dieu, et de s’emparer des biens [des Infidèles] de leurs femmes et de leurs demeures ». La raison en est que le djihad constitue un devoir d’obligation collective, tant que la communauté [musulmane] limitrophe de l’ennemi peut se contenter de ses propres forces pour combattre [les Infidèles] et écarter le danger. Mais si cette communauté est trop faible pour tenir l’ennemi en échec, le devoir se trouve étendu à la contrée [musulmane] la plus proche.
Le Coran, la tradition et l’unanimité des docteurs de la Loi, tous sont d’accord, avons-nous prouvé, que la guerre sainte est un devoir collectif lorsqu’elle est agressive, et qu’elle devient un devoir personnel dans les cas spécifiés ci-dessus. Ainsi est-il établi que la lutte contre ces troupes revient obligatoirement à tous les musulmans qui en sont capables, à savoir (eux qui ne sont atteints ni de maladie grave ou chronique, ni de cécité ou de faiblesse résultant de la vieillesse). Tout musulman n’ayant pas ces excuses, qu’il soit riche ou pauvre et [même] fils de parents [vivants] au débiteur, doit s’engager contre eux et se précipiter pour empêcher les conséquences dangereuses de la mollesse et de la lenteur, qui sont à craindre. » (Cité par M. Balard, A. Demurger, P. Guichard dans Pays d’Islam et monde latin Xe-XIIIe siècles)

Suite : esclavage

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