Les mushrikun (mécréants) du Dar al-Harb (camp de la guerre) sont divisés en deux catégories: premièrement, il y a ceux que l’appel de l’islam a rejoints mais qui l’ont refusé et qui ont pris les armes. Le chef de l’armée peut choisir comment les combattre (…) selon ce qu’il juge être dans le meilleur intérêt des musulmans et le plus douloureux pour les mushrikun. (…) Deuxièmement, il y a ceux que l’invitation à l’islam n’a pas encore rejoints. De telles personnes sont rares de nos jours puisqu’Allah a propagé l’appel de son Messager. (…) Il est défendu de (…) lancer une attaque contre eux avant de les inviter à l’islam, de les informer des miracles du Prophète et de leur en exposer les preuves afin de les inciter à accepter l’invitation. S’ils refusent d’accepter malgré cela, la guerre est déclenchée contre eux et ils sont traités comme ceux qui ont été rejoints par l’appel de l’islam.
fatwa du juriste égyptien al Nakkash – 1358 :
les musulmans ne peuvent offrir aux incroyants ni leur amitié ni des postes; les musulmans ne peuvent avoir d’autres sentiments pour les incroyants que la haine.
Ibn al Qifti’s
« Yahyâ an Nahawi » (Jean le Grammairien) décrivit à Amrou, le général arabe conquérant de l’Egypte, les trésors littéraires contenus dans la bibliothèque d’Alexandrie, et que celui-ci en fut émerveillé : « Il m’est impossible, dit-il, de donner aucun ordre à ce sujet, avant d’avoir l’autorisation du chef des Croyants Oumar ibn al Hattâb. Il écrivit donc à Oumar, lui rapportant le récit fait par Yahyâ et lui demanda ses instructions à ce sujet. La réponse qui lui parvint de Oumar était ainsi conçue : « Pour les livres dont tu nous as parlé, s’il y trouve quelque chose qui soit conforme au livre de Dieu (le Coran), le Livre de Dieu nous permet de nous en passer : s’il y trouve quelque chose qui lui soit contraire, ils sont sans utilité ; procède donc à leur destruction. » Amrou les répartit entre les bains d’Alexandrie et les fit brûler dans les chauffoirs. On m’a dit le nombre des bains qui existaient à cette époque, mais je l’ai oublié. On dit qu’ils en furent chauffés pendant six mois. Ecoutez cette aventure et admirez ». (Ta’rih al-Hukama, von Dr Julius Lippert, Leipzig 1903, in-8, p. 8 de l’introduction, p. 355-356)
Ibn Khaldoun (1332-1406) – Les Prolégomènes, IV)
Il est vrai que la plupart des nègres s’habituent facilement à la servitude ; mais cette disposition résulte, ainsi que nous l’avons dit ailleurs, d’une infériorité d’organisation qui les rapproche des animaux brutes. D’autres hommes ont pu consentir à entrer dans un état de servitude, mais cela a été avec l’espoir d’atteindre aux honneurs, aux richesses et à la puissance.
Ibn Khaldoun (1332 – 1406) – Les prolégomènes, Partie I, Paris, Imprimerie impériale, 1863, p. 469
Dans l’islamisme, la guerre contre les infidèles est d’obligation divine, parce que cette religion s’adresse à tous les hommes et qu’ils doivent l’embrasser de bon gré ou de force. On a donc établi chez les musulmans la souveraineté spirituelle et la souveraineté temporelle, afin que ces deux pouvoirs (religieux et politique) s’emploient simultanément dans ce double but. Les autres religions ne s’adressent pas à la totalité des hommes; aussi n’imposent-elles pas le devoir de faire la guerre aux infidèles; elles permettent seulement de combattre pour (leur) propre défense. Pour cette raison, les chefs de ces religions ne s’occupent en rien de l’administration politique. […] Nous ne jugeons pas convenable de salir nos pages en rapportant leurs opinions impies, qui, du reste, sont assez généralement connues. Toutes ces doctrines sont fausses, ainsi que le coran l’a déclaré. Nous n’avons pas à discuter ou à raisonner là-dessus avec eux ; nous n’avons qu’à leur donner le choix de l’islamisme, de la capitation ou de la mort [I p. 476]
Que sont devenues les sciences des Perses dont les écrits, à l’époque de la conquête, furent anéantis par ordre d’Omar ? Où sont les sciences des Chaldéens, des Assyriens, des habitants de Babylone ? … Où sont les sciences qui, plus anciennement, ont régné chez les Coptes ? Il est une seule nation, celle des Grecs, dont nous possédons exclusivement les productions scientifiques, et cela grâce aux soins que prit El-Mamoun de faire traduire ces ouvrages (…) Les Musulmans, lors de la conquête de la Perse, trouvèrent dans ce pays, une quantité innombrable de livres et de recueils scientifiques et (leur général) Saad ibn Abi Oueccas demanda par écrit au khalife Omar ibn al-Khattab s’il lui serait permis de les distribuer aux vrais croyants avec le reste du butin. Omar lui répondit en ces termes : « Jette-les à l’eau ; s’ils renferment ce qui peut guider vers la vérité, nous tenons de Dieu ce « qui nous y guide encore mieux » ; s’ils renferment des tromperies, nous en serons débarrassés, grâce à Dieu ! ». En conséquence de cet ordre, on jeta les livres à l’eau et dans le feu, et dès lors les sciences des Perses disparurent » (Ibn Khaldoûn (1332-1401) Prolégomènes, 3e partie, Ed. Quatremère, trad. de Slane, pages 89-90-125)
Voir aussi :
http://www.amazighworld.net/history/modernhistory/articles/arabes_ibn_khaldun.php
Ibn Kaldun et les arabes (Prolégomènes, II, 25.)
« Le naturel farouche des Arabes en a fait une race de pillards et de brigands. Toutes les fois qu’ils peuvent enlever un butin sans courir un danger ou soutenir une lutte, ils n’hésitent pas à s’en emparer et à rentrer au plus vite dans la partie du désert où ils font paître leurs troupeaux… Les tribus [berbères] se tiennent à l’abri d’insultes, sur leurs montagnes escarpées, et défient l’esprit dévastateur qui anime les Arabes. En effet ceux-ci n’oseraient pas les y attaquer; ils auraient à gravir des collines abruptes, à s’engager dans des chemins presque impraticables et à s’exposer aux plus graves dangers. Il en est autrement dans les plaines; s’il n’y a pas de troupes pour les garder, et si le gouvernement établi montre de la faiblesse, elles deviennent la proie des Arabes, la curée dont ils se repaissent. Ces nomades y renouvellent leurs incursions et, comme ils peuvent en parcourir l’étendue très facilement, ils s’y livrent au pillage et aux actes de dévastation, jusqu’à ce que les habitants se résignent à les accepter pour maîtres. La possession de ces malheures contrées passe ensuite d’une tribu à une autre; tout s’y désorganise, et la civilisation en disparaît tout à fait » .
En effet les Arabes ne se bornent pas à piller, dit Ibn Khaldun, ils détruisent à peu près tout ce qui représente la civilisation dans les pays où ils s’installent. Cette idée est développée dans une page très célèbre : « Les habitudes et les usages de la vie nomade ont fait des Arabes un peuple rude et farouche. La grossièreté des mœurs est devenue pour eux une seconde nature, un état dans lequel ils se complaisent, parce qu’il leur assure la liberté et l’indépendance. Une telle disposition s’oppose au progrès de la civilisation. Se transporter de lieu en lieu, parcourir les déserts, voilà, depuis les temps les plus reculés, leur principale occupation. Autant la vie sédentaire est favorable au progrès de la civilisation ,autant la vie nomade lui est contraire. Si les Arabes ont besoin de pierres pour servir d’appuis à leurs marmites, ils dégradent les bâtiments afin de se les procurer; s’il leur faut du bois pour en faire des piquets ou des soutiens de tente, ils détruisent les toits des maisons pour en avoir. Par la nature même de leur vie, ils sont hostiles à tout ce qui est édifice; or, construire des édifices, c’est faire le premier pas dans la civilisation. Tels sont les Arabes nomades en général… Ajoutons qu’ils négligent tous les soins du gouvernement; ils ne cherchent pas à empêcher les crimes; ils ne veillent pas à la sûreté publique; leur unique souci c’est de tirer de leurs sujets de l’argent, soit par la violence, soit par des avanies. Pourvu qu’ils parviennent à ce but, nul autre souci ne les occupe. Régulariser l’administration de l’Etat, pourvoir aux besoins du peuple soumis, et contenir les malfaiteurs sont des occupations auxquelles ils ne pensent même pas… Voyez tous les pays que les Arabes ont conquis depuis les siècles les plus reculés : la civilisation en a disparu, ainsi que la population; le sol même paraît avoir changé de nature. Dans le Yémen, tous les centres de la population sont abandonnés à l’exception de quelques grandes villes; dans l’Irak arabe, il en est de même; toutes les belles cultures dont les Perses l’avaient couvert ont cessé d’exister. De nos jours, la Syrie est ruinée; l’Ifriqiya et le Maghreb souffrent encore des dévastations commises par les Arabes » .
Il s’ensuit qu’ils sont, moins que tous autres, capables de gouverner un empire : « Les Arabes sont plus habitués à la vie nomade que les autres peuples; ils pénètrent plus loin qu’eux dans les profondeurs du désert et, étant accoutumés à vivre dans la misère et à souffrir des privations, ils se passent facilement des céréales et des autres produits des pays cultivés. Indépendants et farouches, ils ne comptent que sur eux-mêmes et se plient difficilement à la subordination. Si leur chef a besoin de leurs services, c’est presque toujours pour employer contre un ennemi l’esprit de sorps qui les anime. En ce cas, il doit ménager leur fierté et se garder bien de les contrarier, afin de ne pas jeter la désunion dans la communauté; ce qui pourrait amener sa perte et celle de la tribu.
Dans un empire, les choses se passent autrement; le roi ou sultan doit employer la force et la contrainte afin de maintenir le bon ordre dans l’Etat. D’ailleurs les Arabes, ainsi que nous l’avons dit, sont naturellement portés à dépouiller les autres hommes : voilà leur grand souci. Quant aux soins qu’il faut donner au maintien du gouvernement et au bon ordre, ils ne s’en occupent pas. Quand ils subjuguent un peuple, ils ne pensent qu’à s’enrichir en dépouillant les vaincus : jamais ils n’essaient de leur donner une bonne administration »
Il en résulte, sauf lorsque la religion exerce sur eux son empire, comme ce fut le cas dans les débuts de l’Islam, sous Mohammed et les premiers califes, que les Arabes vivent dans une atmosphère d’anarchie endémique et ne peuvent que saper les civilisations sur lesquelles ils étendent leur autorité.
(Ibn Khaldun, laudateur et contempteur des Arabes – Persée)
Ali b. Tâhir al-Sulamî, dans Incitation à la guerre sainte
As-Safî dit : « L’obligation minimum du chef de la Communauté est d’effectuer une incursion par an chez l’Infidèle, soit par lui-même soit par ses troupes, selon l’intérêt de l’islam, de façon que le djihad ne soit pas abandonné pendant toute une année, sauf raison impérieuse. » (…)
Il s’avère donc qu’en cas de nécessité la guerre sainte devient un devoir d’obligation personnelle, comme à l’heure actuelle où ces troupes-ci fondent à l’improviste sur le territoire musulman.
Abû Hâuod Muhammad al-Gazzali dit : « Chaque fois qu’aucune razzia sera effectuée, tous les musulmans, libres, responsables de leurs actes et capables de porter les armes, sont tenus de se diriger [contre l’ennemi] jusqu’à ce que se dresse une force suffisante pour leur faire la guerre ; cette guerre ayant pour but d’exalter la parole d’Allâh, de faire triompher sa religion sur ses ennemis, les polythéistes, de gagner la récompense céleste qu’Allâh et son apôtre promirent à ceux qui combattraient pour la cause de Dieu, et de s’emparer des biens [des Infidèles] de leurs femmes et de leurs demeures ». La raison en est que le djihad constitue un devoir d’obligation collective, tant que la communauté [musulmane] limitrophe de l’ennemi peut se contenter de ses propres forces pour combattre [les Infidèles] et écarter le danger. Mais si cette communauté est trop faible pour tenir l’ennemi en échec, le devoir se trouve étendu à la contrée [musulmane] la plus proche.
Le Coran, la tradition et l’unanimité des docteurs de la Loi, tous sont d’accord, avons-nous prouvé, que la guerre sainte est un devoir collectif lorsqu’elle est agressive, et qu’elle devient un devoir personnel dans les cas spécifiés ci-dessus. Ainsi est-il établi que la lutte contre ces troupes revient obligatoirement à tous les musulmans qui en sont capables, à savoir (eux qui ne sont atteints ni de maladie grave ou chronique, ni de cécité ou de faiblesse résultant de la vieillesse). Tout musulman n’ayant pas ces excuses, qu’il soit riche ou pauvre et [même] fils de parents [vivants] au débiteur, doit s’engager contre eux et se précipiter pour empêcher les conséquences dangereuses de la mollesse et de la lenteur, qui sont à craindre. » (Cité par M. Balard, A. Demurger, P. Guichard dans Pays d’Islam et monde latin Xe-XIIIe siècles)
Suite : esclavage
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